« J’ai découvert la nudité à 46 ans »

« J'ai découvert la nudité à 46 ans »

Comment vous abandonner au plaisir sexuel ? Vous me posez souvent la question dans vos messages via instagram, et ma réponse est toujours la même : c’est à chacun.e de vous de trouver votre propre chemin ! En effet, il n’existe pas un mais PLEIN de moyens de parvenir au graal du lâcher-prise orgasmique… Vous pouvez vous inspirer du cheminement personnel de Joséphine qui témoigne aujourd’hui :

 

« J’apprends à lâcher prise petit à petit. Mon corps est désormais capable de se laisser totalement aller, mais toujours pas mon cerveau.

Accepter son corps

Je n’ai jamais aimé mon corps, encore moins quand j’étais mince. Je me voyais grosse et moche [NDLR : il s’agit de grossophobie intériorisée]. Mon corps était une honte. Alors forcément, ma vie sexuelle a commencé dans le noir (au sens propre) : j’interdisais à mon conjoint de me voir. Petit à petit je me suis habituée à mon homme, mais toujours pas à mon corps.

J’ai vécu avec ce blocage pendant 25 ans, persuadée que le jour où je m’aimerais, ce serait magique.

Et puis j’ai changé de vie intime. J’ai rencontré un homme, j’ai lutté puis fini par céder après 25 ans de fidélité. Cette relation cachée a duré 6 mois. Ce premier amant m’a démolie… Mais il m’a ouvert la voie de l’infidélité (et mon besoin de quitter mon compagnon avec qui je n’ai jamais vraiment été épanouie).

J’ai ensuite rencontré des hommes et des femmes qui m’ont renvoyé une nouvelle image de mon corps : il plaisait. Et ce n’était pas feint : certains le célébraient presque ! J’ai découvert la nudité à 46 ans, j’ai arrêté de me cacher. J’ai donné vie à mon corps dans la sexualité. 

Moi qui croyais qu’il suffirait d’aimer mon corps pour lâcher prise au lit, j’ai été déçue. J‘avais beau ne plus avoir aucun tabou sexuel ni aucune gêne à ce qu’on me regarde, je n’arrivais toujours pas à me lâcher complètement.

S'autoriser à faire du bruit

Dans ma recherche d’abandon, j’ai appris à me laisser gémir. Jusqu’ici j’étais muette. Complètement muette.

J’ai commencé par la respiration, le souffle, les soupirs. Puis un jour j’ai lâché un gémissement : ça m’a à la fois surprise et gênée. Cette voix qui était pourtant la mienne résonnait étrangement à mes oreilles. Je ne l’avais jamais entendue. J’avais toujours joui seule, sans aucun témoin, et en silence jusqu’alors. J’ai fini par aimer gémir, mais cela m’a pris plus d’un an.

Oser parler

Ensuite les mots. Ils restent toujours compliqués à dire et pourtant ils se bousculent dans ma tête. J’arrive maintenant à en dire un peu, mais pas tous. Les mots d’encouragement, de désir, de plaisir ou d’envie ont du mal à sortir.

Chaque rencontre avec mon partenaire actuel est un progrès. Je m’habitue à ma voix… mais pas encore tout à fait à ce qu’elle raconte. Comme si c’était « mal » mais de manière inconsciente parce que je sais évidemment que ce n’est pas mal !

Se faire confiance pour continuer à avancer

Même si j’ai déjà énormément avancé vers mon lâcher prise sexuel, j’ai toujours du mal à accepter tout ce qui de passe dans ma tête. J’ai tendance à juger mes pensées, je les trouve parfois perturbantes.

Mon thérapeute me dit que je ne m’autorise pas, comme une petite fille qui doit toujours demander un assentiment ou une permission. Je travaille là-dessus même si je n’ai pas encore trouvé dans quel coin de mon cerveau cette fameuse autorisation à être totalement libre se trouvait.

C’est parfois difficile et décourageant. Mais quand je regarde d’où je suis partie il y a 3 ans, je me dis que j’ai déjà fait un chemin incroyable. J’ai envie de me faire confiance»

Joséphine, 48 ans.

Merci Joséphine pour ta confidence 🙂

Vous pouvez la retrouver sur sa page instagram @josephine_a_ose

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