Témoignage d’une lesbienne (témoignage numéro 17/21) : Depuis le 16 Février 2018, comme expliqué dans mon article vous l’annonçant, je recueille les témoignages de 21 abonné-e-s et les publie sur mon blog. Initialement, le défi était de les publier sur une période de 21 jours… Hum hum !! Je me suis engagée sur plusieurs projets en même temps et respecter ce délai fou n’a pas été possible ! Je tiens quand même le défi de publier 21 témoignages, mais en plus de temps 🙂 Le but des témoignages est une meilleure compréhension de chacun, pour appréhender la sexualité sous un angle plus proche de la réalité que les stéréotypes qu’on nous sert dans les films et les médias mainstream. Apprenons les uns des autres dans le monde idéal des bisounours et des licornes !
En ce 17 mai, journée contre l’homophobie, j’ai choisi de publier les témoignages de personnes homosexuelles afin de montrer que ce sont des personnes comme les autres. Trois personnes ont répondu à l’appel lancé sur mes réseaux sociaux :
On commence par le témoignage d’Isa. C’est une jeune femme de 28 ans, qui s’est découverte homosexuelle à 19 ans. Elle m’a contactée via Facebook, me disant qu’elle était lesbienne et avait vu mon appel à témoignages. Après quelques premières phrases de discussion, elle a lâché :
Vas-y pose-moi tes questions
C’est sympa de vouloir témoigner contre l’homophobie !
Alors c’est comme tu le sens, tu témoignes sur le sujet avec lequel tu es le plus à l’aise : (1) raconter une chouette expérience avec ta copine ; (2) raconter un peu ton enfance et comment tu as compris que tu étais homo
Merci
D’accord, je vais te raconter tout ça Je vais opter pour le deuxième sujet. Je vais te raconter un peu mon parcours et comment j’ai su.
Super ! Pour commencer, peux-tu me dire le pseudo que tu souhaites ainsi que ton âge ?
Pas besoin de pseudo. Je m’appelle Isa et je suis à l’aube de mes 28 ans.
Merci 🙂 Alors, tu voulais m’expliquer comment tu avais découvert ton homosexualité ?
J’avais 19 ans, j’étais en prépa et je découvrais la vie étudiante loin des parents. On était 4 copines, tout le temps ensemble. Un soir, en boîte, la fameuse chanson de « I kissed a girl » retentit et là, je me prends la claque de ma vie. Une de mes copines m’embrasse fougueusement en plein milieu de la boîte, juste pour rire.
Ce bisou il a eu l’effet d’une petite bombe. J’ai compris à cet instant que je n’avais jamais vraiment rien ressenti pour un mec.
À cet instant, j’ai compris que rien ne serait plus comme avant et que j’avais franchi une étape : oui, je suis attirée par les filles.
Et il s’est passé quoi après ?
S’ensuit une longue année de silence, où je garde pour moi ce que je ressens pour elle, où je suis jalouse quand elle embrasse d’autres mecs en soirée. Pendant cette période, j’ai la chance d’être entourée de mon ami Raphou, une oreille attentive et rassurante.
Je finis par oser dire à cette fille ce que je ressens pour elle parce que c’est trop lourd pour mon petit cœur.
Tu devais avoir les pétoches !
J’ai eu la chance de tomber sur une personne incroyablement ouverte. Elle ne m’a pas jugée. Je pense même qu’au final elle était flattée. Nous sommes toujours de très bonnes amies maintenant. Elle a joué un rôle capital pour moi. Grâce à elle, j’ai fait mes premières soirées LGBT (ndlr. : Lesbienne Gay Bi Trans) sur Lyon. Car oui, quand on se découvre homo, on a le sentiment d’être seul au monde. On se demande comment on va faire pour rencontrer des gens comme nous.
Et tu as réussi à rencontrer du monde du coup ?
Oui, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes formidables loin de tous les clichés qu’on peut bien entendre. J’ai fait la connaissance de vieilles « goudoux » (ndlr. : surnom affectueux que se donnent les lesbiennes entre elles pour se désigner) au Lbar (lieu chaleureux et intimiste qui facilite les discussions) qui m’ont pris sous leur aile et m’ont permis de me détendre, de prendre confiance, de me rendre compte que je n’étais pas seule et que ça allait bien se passer. Et puis de là, ont découlé mes premières expériences, mes premières déceptions. Un tas de premières fois quoi. Bref, la vie.
Chouette comme parcours, tu as eu de la chance on dirait. Et maintenant ?
Et maintenant du haut de mes presque 28 ans, je souris en regardant en arrière et tout semble résonner comme une évidence. Non, je ne suis pas atteinte d’une maladie. Non, je n’ai pas subi de traumatisme ni d’attouchement de la part d’un homme. Non, ce n’est pas parce que je n’ai pas rencontré « le bon ». C’est en moi depuis toujours et je n’y peux rien.
Tu as toujours été attirée par les filles en fait ?
Oui, je suis pourtant sortie avec quelques garçons à l’adolescence, mais c’était parce que c’était « normal » de le faire, non pas parce qu’ils m’attiraient. C’est quand tu découvres qu’un baiser d’une copine te fait un effet de fou que tout te revient. Un tas de petits événements qui refont surface et que tu comprends enfin. La première fille que j’ai embrassée, j’avais 3 ans et elle aussi. C’était en maternelle, dans le tunnel du toboggan de l’école. Et puis, il y avait ma copine de pallier. On était tout le temps fourrées ensemble. On jouait aux chevaliers et aux princesses, au papa et à la maman. Et nos jeux finissaient toujours par des bisous sur la bouche. Et puis, il y a eu cette animatrice de colo et cette prof de français. J’étais fascinée par elles et leur vouais une admiration sans fin. Ah le fameux fantasme du prof !
J’imagine le soulagement quand tu te comprends enfin ! Même si du coup ça doit amener à plein d’autres questions derrière… Merci beaucoup pour ton partage.
Oui… Voilà un petit morceau de ma vie et de qui je suis. Une fille tout à fait ordinaire, qui aime les filles et qui va bien.
A découvrir : Il se trompe et envoie un sexto à sa mère… Hilarant !
Je remercie Isa pour m’avoir raconté la découverte de son homosexualité et son cheminement dans ce milieu qui lui était inconnu.
Et vous ? Avez-vous aussi découvert votre orientation sexuelle sur le tard ?
Laissez-moi votre témoignage en m’écrivant ici ou commentez directement cet article (plus bas). Merci !
Si vous hésitez à vous confier, rendez-vous sur cette page.
Love
Morgane Z.
« Bien sous la couette, bien dans la vie ! »
NDLR. : Note de la rédaction
Tous mes articles sont à but éducatif et n’ont en aucun cas pour but d’inciter à la haine ou détériorer l’image d’une quelconque communauté. Si vous vous sentez vexé-e-s, sachez que ce n’était pas mon intention.
Crédit photographique : Kyle Loftus (compte Unsplash / Instagram @kalvisuals / Site web ).
NB : la photo est une illustration et non une photo de la personne témoignant.