Cet article participe au carnaval (événement inter-blogueurs) organisé par Caroline du blog Le Colibri Imparfait. Elle a invité la communauté blogueuse à rédiger un article sur le thème « Cette épreuve qui s’est révélée être une opportunité » (cliquez ici pour voir son invitation). Comme elle le dit : « On a tous ou presque vécu ou fait quelque chose de raté mais qui par la suite est devenu un véritable succès ». Son idée est ensuite de réunir les articles des différents blogueurs participant à l’événement dans un ebook qu’elle offrira à vous lecteurs (si vous suivez son travail). Cet ebook aura pour vocation de fournir des exemples d’échecs transformés en réussites pour vous inspirer, vous lecteurs, à passer à l’action et à oser. Car même si vous échouez, vous saurez que cela peut vous créer des opportunités incroyables !
Pour ce carnaval, j’ai choisi de vous raconter mon secret. Je vous livre la relation amoureuse catastrophique que j’ai vécue il y a quelques années (échec) et qui m’a permis d’identifier ma dépendance affective (opportunité).
J’ai découvert à mes 25 ans que je souffrais de dépendance affective. Je l’ai réalisé « grâce » à ma relation de l’époque avec une personne très toxique. Cette relation m’a permis de comprendre ce que je vivais en boucle depuis longtemps (avec une toxicité inférieure) pour plus facilement m’en éloigner. Désormais, je choisis des relations plus sereines et épanouissantes (en identifiant et évitant les partenaires potentiellement toxiques). Avoir des relations avec des partenaires bienveillants est devenu l’une de mes clés pour m’épanouir dans ma vie et sous la couette !
Allez jusqu’au bout de l’article pour découvrir mes clés pour se sortir d’une relation toxique !
Qu’est-ce que la dépendance affective ?
La dépendance affective est une addiction, sauf que l’objet de l’addiction n’est pas le tabac, la nourriture, les réseaux sociaux, la drogue, ou encore l’alcool, mais l’amour que les autres nous portent. Dans cet article, je parlerai uniquement de la dépendance à l’amour de notre partenaire amoureux, mais on peut être dépendant de l’amour donné par nos parents, notre meilleur ami, notre colocataire, … N’importe qui avec qui on entretient une relation forte ! Quand on est dépendant-e affectif-ve, l’amour de notre partenaire est vital, on en a besoin pour vivre, c’est le pilier de la confiance en nous et on meurt de trouille à l’idée de perdre cet amour si important à notre équilibre. Notre bonheur dépend essentiellement de notre relation amoureuse. Etre dépendant-e affectif-ve, c’est (issu du livre « 50 exercices pour sortir de la dépendance affective« ) :
- S’attacher rapidement à des personnes que l’on connaît peu ;
- Idéaliser son-sa partenaire ;
- Vivre dans le besoin irrépressible d’être en contact avec son-sa partenaire (et expérimenter des crises d’angoisse en cas d’absence de nouvelles de la part de l’être aimé) ;
- Avoir constamment peur de perdre son amoureux-se et d’être rejeté-e ;
- Ne pas oser exprimer ses besoins ou son désaccord par peur de déplaire ;
- S’adapter en permanence à son-sa partenaire et répondre à ses attentes par souci de lui plaire (vivre au travers des autres : décisions, sorties, …) ;
- Etre profondément blessé-e si notre partenaire ne nous inclut pas dans toutes ses activités et loisirs ;
- Rester dans une relation destructrice ou non satisfaisante par peur d’être abandonné-e ;
- Enchaîner les relations par peur du vide affectif.
Une personne dépendante affective (ou avec d’autres formes d’addiction) consomme l’objet de sa dépendance afin de remplir un vide intérieur. Ce vide peut avoir diverses origines profondément ancrées dans l’inconscient. Il provient généralement de traumatismes ou schémas psychologiques particuliers vécus durant l’enfance : naissance non désirée, bébé abandonné à la naissance, relation affective avec la mère restreinte pendant les premières années de vie, mère ou père possessif, modèle de parents co-dépendants, parents alcooliques, violences conjugales à la maison, agressions sexuelles, …
Comme je vous l’ai dit plus tôt, je suis moi-même dépendante affective. J’ai ainsi vécu plusieurs relations de co-dépendances, dont une particulièrement toxique. Le degré de toxicité était tellement fort qu’au bout d’un moment je ne pouvais plus fermer les yeux, c’était trop horrible pour l’ignorer. Je subissais des horreurs psychologiques quotidiennes. Mais au fond je remercie ce passé difficile. Je n’aurais probablement pas identifié ma dépendance affective si j’avais continué à entretenir des relations avec des garçons moins toxiques. Des garçons avec lesquels on peut plus facilement passer l’éponge car les difficultés de co-dépendance sont moins visibles. Voici mon histoire :
Le quotidien avec mon ex pervers narcissique
A l’époque, étant dépendante affective sans le savoir, je m’étais engagée avec un garçon dans une relation de co-dépendance très toxique. Ce garçon avait de grandes qualités, il m’a beaucoup aidée pour réussir mes examens de master, et dans les (rares) bons moments on vivait l’amour fou… à faire des projets, discuter sans voir le temps passer, faire l’amour pendant des heures…
Mais le reste du temps (80%), notre relation était terriblement toxique. Il déployait toutes ses astuces de manipulation : victime, sauveur, séducteur, voire bourreau violent, pour agir en maître sur la relation. Il excellait dans l’art de se poser en victime, avant de me faire culpabiliser, et ensuite retourner la situation pour me dominer, m’enfermer dans une obligation d’aller où il voulait. Il endossait (et me faisait endosser) tour à tour les rôles du triangle dramatique décrit par Karpman (pour plus de détails, consulter le livre génial « 50 exercices pour sortir de la dépendance affective« ).
Pour vous donner une idée concrète du quotidien avec ce garçon, j’ai retranscrit quelques-unes de nos conversations dans cet article.
Comment je m’en suis sortie ?
A l’époque, cette relation était une prison psychologique. Mais je m’accrochais comme une sangsue à ce pervers narcissique ! Dans mon inconscient, c’était moins pire d’être avec lui que de me retrouver seule, sans amour. Il n’arrêtait pas de me répéter que je devais changer et m’améliorer. J’ai fini par le croire et me voilà sur le divan d’une psy à essayer d’être une meilleure personne pour notre couple. Ma psy a vite repéré que notre relation était toxique. Elle m’a répété pendant six mois de quitter ce garçon manipulateur… sans que j’en sois capable.
L’idée a alors été d’évoluer suffisamment, jusqu’à un moment où j’aurais tellement évolué que je ne comprendrais même plus pourquoi j’étais avec lui. Et c’est ce qu’il s’est passé ! A un moment donné, j’en ai eu plus que marre de ses manipulations. A chaque fois qu’il me critiquait lourdement, c’était l’ascenseur émotionnel : il était capable de me larguer pour un mot de travers, et de me reprendre le lendemain à coup de déclarations d’amour (irrésistible). Je souffrais énormément (merci à mes copines qui m’ont soutenue durant cette période difficile !). Un jour, à force de travailler sur moi grâce à ma psy, je n’ai plus eu peur de perdre son amour néfaste. La rupture devint une évidence et presque facile. Voici les différentes choses que j’ai réalisées pour me sortir de cette relation :
- Prendre du recul sur ma relation en répertoriant systématiquement dans un fichier Word tous les mots déplacés que mon ex m’écrivait, les insultes (oui oui), et les crises anormales qu’il me faisait. J’ai rempli une dizaine de pages Word en seulement 30 jours ! Je savais confusément qu’il me manquait régulièrement de respect… Mais là j’ai été effarée de constater que j’avais des choses à écrire dans ce dossier tous les jours, et une crise grave par semaine !
- Retrouver l’estime de moi en écoutant des méditations dirigées. A cette époque, j’écoutais les méditations de feu Louise Hay sur YouTube tous les jours, parfois pendant plusieurs heures. Cela m’a beaucoup aidée à me recentrer sur moi. Depuis cette période, je pratiquais également les affirmations positives : à chaque fois que je me voyais dans un miroir, je me disais « Tu es belle Morgane » (j’en parle dans mon article sur les blocages sexuels).
- Tenter de désarçonner les discours manipulatoires de mon ex en pratiquant la Communication Non Violente (principes du formidable livre « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) » de M. Rosenberg). J’ai fait les frais à mes dépens de l’efficacité de la méthode. Paul était hors de lui lorsque je mettais au jour ses intentions manipulatoires. Cela me permettait de prendre toujours un peu plus de recul en constatant qu’il était incapable d’entretenir une conversation saine. Il essayait toujours de revenir au triangle infernal bourreau-victime-sauveur.
Une fois tous ces éléments en main et avec le soutien de ma psy et de mes amies (qui en avaient marre de supporter mes plaintes quotidiennes sur ma souffrance^^), j’ai réussi à rompre une première fois. Malheureusement, il a usé de toutes les techniques du monde pour me récupérer, en me faisant miroiter les vacances qu’on s’était programmées, en me promettant monts et merveilles, qu’il allait changer et tout ça… Et je l’ai repris. Après deux semaines, toutes les promesses s’étaient envolées et il était de nouveau la victime puis le bourreau dominateur puis mon sauveur… insupportable ! J’ai relu toutes les pages de mon dossier contenant ses innombrables messages manipulateurs pour me donner de la force et j’ai réussi à le quitter une deuxième fois. Définitivement.
Au total, je suis restée plus d’un an en couple avec ce pervers manipulateur, malgré les horreurs que je vivais quotidiennement. Ce que je vivais s’apparentait au quotidien d’une femme battue, sauf que je n’étais pas battue physiquement mais psychologiquement. Je supportais cela car j’avais mis mon bonheur entre les mains de cet homme. Cette relation m’a faite énormément souffrir, mais elle a eu le mérite de m’ouvrir les yeux sur ma dépendance affective et de grandir. Avec des partenaires moins toxiques, ma dépendance aurait été moins visible et je serais peut-être toujours dans ce genre d’engrenage nocif.
Et maintenant ?
J’aimerais vous dire fièrement que j’ai atteint l’autonomie affective… Mais ce n’est pas le cas. Je parviens à avoir une certaine indépendance envers mon partenaire amoureux, mais ça reste difficile. Cette dépendance me vient de mon enfance et est ancrée profondément dans mon inconscient. J’essaie donc de vivre avec, en la laissant s’exprimer un minimum. Voici désormais ce que je garde à l’esprit pour vivre des relations plus sereines :
Exit les toxiques ! Maintenant, c’est très simple : je fuis une relation à toutes jambes si je sens que la personne a une once de toxicité. Je ne veux en aucun cas revivre le cauchemar que j’ai supporté plus d’une année. Mes choix de partenaires ont donc beaucoup évolué. Désormais, j’accorde une importance majeure à la bienveillance de mon partenaire, et à la liberté qu’il me laisse.
Rester en alerte ! Même si un gros travail sur moi me permet d’exprimer moins de dépendance affective envers mes partenaires actuels, ma dépendance est et sera toujours présente. J’aurai toujours une tendance à idéaliser l’autre, à être à fond dans la relation et en faire le pilier de ma vie. Mon travail de tous les jours est donc de me recentrer sur moi, prendre du recul, lâcher prise… Pas toujours facile ! Afin de moins penser à ma relation, je développe ma passion (mon activité de blogueuse), et j’essaie de ne plus mettre mes rêves de côté pour mon partenaire. Mais je dois toujours garder à l’esprit ma dépendance affective, car dès que je l’oublie, elle revient au galop. Quand je me sens plonger dans ma dépendance, je lis et relis le livre fantastique de Sherry Argov « Pourquoi les hommes adorent les chieuses« . Ce livre est un concentré de raisons et d’explications sur le pourquoi du comment ne PAS être dépendante de son homme. Sa lecture me motive à chercher l’autonomie affective.
Next step ! Par contre, j’ai encore du mal à éviter les contre-dépendants affectifs. En tant que dépendante affective, ces partenaires fuyants m’attirent inconsciemment : ils possèdent des qualités que je rêve secrètement d’avoir (le détachement dans la relation). Mais il serait préférable de m’abstenir de relation avec ces phobiques de l’engagement. En effet, tôt ou tard ils me font souffrir quand je me rends compte qu’ils ne sont pas disponibles pour répondre à mes attentes supérieures aux leurs, quasiment inexistantes. Mon défi actuel pour être plus épanouie dans mes relations est donc de choisir des partenaires sains ET disponibles affectivement (travail en cours^^).
Pour conclure, même si j’ai énormément souffert de cette relation toxique, elle m’a permise de grandir. J’ai supporté des choses extrêmes de la part de mon ex toxique, par peur viscérale de le perdre. Cette peur était dictée par ma dépendance affective. Si je n’avais pas vécu une relation avec un tel degré de toxicité, je n’aurais peut-être jamais mis le doigt sur ma dépendance affective et aurais continué à vivre des relations de co-dépendance plus ou moins toxiques. Au final, je remercie mon ex 🙂 Notre relation m’a ouvert les yeux sur un aspect de moi, et permis de me dépasser en combattant mes peurs pour parvenir à le quitter. J’espère qu’il évolue également de son côté pour se soigner et vivre plus sereinement (mais ce ne sont plus mes affaires !!).
J’espère que mon histoire vous aura inspiré-e-s 😀 OSEZ faire les choses, s’il s’avère que c’est un échec, vous pourriez en retirer plus que si cela fonctionnait du premier coup !
« Ce qui ne tue pas rend plus fort »
Et vous ? Avez-vous vécu un échec qui vous a rendu plus fort-e ?
Cet article vous a plu ? Laissez-moi un commentaire pour me le dire 😉
Love
Morgane Z.
« L’épanouissement sexuel loin des normes »
Tous mes articles sont à but éducatif et n’ont en aucun cas pour but d’inciter à la haine ou détériorer l’image d’une quelconque communauté. Si vous vous sentez vexé-e-s, sachez que ce n’était pas mon intention.
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Livres que je conseille pour aider à sortir de la dépendance affective (tous lus et approuvés par moi-même – cliquez sur le titre pour consulter leur fiche amazon) :
- « Ces femmes qui aiment trop – Pourquoi attirez-vous des hommes qui ne vous conviennent pas ? » de Robin Norwood (livre rédigé à partir de nombreux témoignages, peut aider à découvrir sa propre dépendance lorsqu’on s’identifie à trop de récits)
- “50 exercices pour sortir de la dépendance affective“ de Géraldyne Prévot-Gigant (apporte un accompagnement précieux à toute personne désirer d’en finir avec la dépendance affective)
- “Pourquoi les hommes adorent les chieuses“ de Sherry Argov (livre fantastique pour se convaincre de ne pas être dépendante de son homme, et nombreuses techniques pour y parvenir)
- “Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs)” de Marshall B. Rosenberg (livre extraordinaire sur la communication bienveillante)
Crédits photographiques (par ordre d’apparition des images dans l’article, de haut en bas et de gauche à droite) :
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Merci pour ton histoire qui parlera certainement à beaucoup de monde.
Je te souhaite de belles relations avec des partenaires digne de toi !!!
Merci Caroline ❤️