Comment dire NON sous la couette : mes 11 astuces imparables

Savoir dire « non » est essentiel pour vivre une sexualité complètement consentie, libre et épanouie. Mais prononcer ce petit mot de 3 lettres n’est pas toujours évident…

Suite aux abus sexuels que j’ai vécus, j’ai élaboré divers moyens pour parvenir à exprimer mon refus au lit. Si vous aussi vous avez des difficultés à dire « non », lisez attentivement cet article 😉

 

Pourquoi vous n’osez parfois pas dire « non » ?

  • Par peur :
      • De passer pour un-e égoïste ;
      • De blesser Chéri-e ;
      • Que Chéri-e ne vous aime plus (lié au besoin d’amour) ;
      • Que Chéri-e aille voir ailleurs.
  • A cause de croyances, idées reçues, injonctions :
      • « Faire l’amour est un devoir conjugal » ;
      • « Les hommes ont naturellement des besoins sexuels plus importants que les femmes » ;
      • « Il faut faire plaisir aux autres » ;
      • « Le sexe est le ciment du couple » ;
      • « Si on accepte un cadeau, il faut donner quelque chose en échange (son corps) » fonctionne pour tout type de cadeau : faire de la route pour venir vous voir / vous payer un verre / vous héberger gratuitement / vous aider à trouver un stage, etc.
  • Par manque d’estime de vous, qui vous fait croire que :
      • Votre désir est moins important que celui de Chéri-e ;
      • Vous avez moins de valeur que Chéri-e ;
      • Faire l’amour vous rend désirable ;
      • En finir le plus vite possible est plus facile que dire non.
  • Pour d’autres raisons non liées au désir :
      • Vous voulez vous venger ;
      • Vous vous dîtes que c’est mieux de faire l’amour, même si vous n’en avez pas envie, plutôt que de boire / se droguer / etc. (fonctionne avec toute autre addiction).

 

Mais vous avez le droit et la capacité de changer la donne ! …

Homme qui agite un pendule sous le nez d'un autre homme

« PERSONNE N’A DE POUVOIR SUR VOUS… A MOINS QUE VOUS NE LE LUI DONNIEZ » (Source : Alex Noriega)

 

Pourquoi apprendre à dire « non » au lit vous rendra plus heureux-se ?

Dire « non » vous permet de :

  • Ne pas subir d’acte sexuel non consenti, vivre librement votre sexualité ;
  • Etre vrai-e dans votre couple, ce qui participe à augmenter la confiance entre vous deux ;
  • Offrir un véritable « oui » lorsque l’envie est là, Chéri-e saura alors que vous le-la désirez vraiment et cela participera à son excitation ;
  • Augmenter l’estime de vous en vous positionnant comme une personne à part entière, et non un objet sexuel.

Femme qui saute sur la colline, heureuse car elle sait dire non

Source : Jakob Owens

 

Comment reconnaître votre propre absence de désir sexuel ?

Parfois, il est difficile de savoir si on a soi-même envie de faire l’amour. Par exemple :

La dernière fois que je suis allée en club libertin, j’étais excitée au moment de l’organisation quelques jours avant. Mais finalement, au moment où j’y étais avec mon partenaire, je n’avais plus spécialement de désir. On s’est quand même isolés pour faire des trucs, mais il a compris par mon langage corporel que je n’avais pas envie et n’a pas continué (merciii). Dans ma tête je me disais que je n’avais plus l’occasion de libertiner souvent, alors pour une fois que j’y étais… il fallait que je le fasse. Ma tête essayait de convaincre mon corps qui, lui, refusait.

La tête peut tromper et manipuler, mais le corps, lui, ne ment pas.

Signes corporels qui indiquent que vous n’avez pas envie :

  • Votre corps est immobile (comme le mien pendant le viol que j’ai subi) ;
  • Vous semblez « coincé-e-s », bloqué-e-s, vous bougez très peu (moins que d’habitude) ;
  • Votre corps est fermé : vous êtes crispé-e, votre poing est serré, vos cuisses sont serrées, etc.
  • Vous n’êtes pas « dedans » : vous parlez d’autres sujets qui n’ont rien à voir avec le moment, vous « déconcentrez » Chéri-e.

Mon conseil : Essayez d’écouter votre intuition plutôt que votre raison.

Femme au bras et à la jambe cassés qui ressent un étrange sentiment

« « J’ai encore ce sentiment bizarre » – FAITES CONFIANCE A VOTRE INSTINCT » (Source : Alex Noriega)

 

Comment dire « non » ? – 3 phrases graduelles

  • 1 – Prévenez clairement avant « J’ai bien envie qu’on se fasse des massages mais je n’ai pas envie de faire l’amour. Donc OK pour des massages mais pas plus » ;
  • 2 – Répétez votre refus une fois si Chéri-e essaie quand même « J’avais dit seulement des massages. Je ne veux pas faire l’amour aujourd’hui » (soyez ferme, Chéri-e ne doit pas prendre ça comme une invitation à ré-essayer !) ;
  • 3 – Remettez Chéri-e en place s’il-elle dépasse vos limites alors que vous l’avez prévenu-e avant : « J’ai dit non, si ça continue c’est mon point dans ta gueule / je m’en vais ».

Si malgré vos 3 avertissements Chéri-e continue, vous avez le droit, et même vous devez vous énerver, ou simplement partir.

« Je ne veux pas de toi, pas là, pas comme ça » (Source : Joyce Jonathan)

 

Faîtes une contre-proposition

Dans le cadre d’une relation amoureuse, les deux partenaires apprennent mutuellement à se connaître. A ce moment-là, c’est normal de se tromper et d’apprendre par essai-erreur. Cet apprentissage doit continuer tout le long de la relation, car chacun-e des deux évolue, et les plaisirs sexuels évoluent également. Même après 20 ans de relation, n’hésitez pas à communiquer à Chéri-e vos modifications de préférences. C’est à vous d’initier Chéri-e à votre propre corps. Il-elle n’est pas dans votre corps ou votre tête et ne PEUT PAS deviner. Ne lui accordez pas des supers pouvoirs qu’il-elle n’a pas !

  • 4 – Aidez Chéri-e à mieux vous connaître s’il-elle fait quelque chose que vous n’aimez pas ou plus : « Je n’aime pas ça » « Non pas comme ça, ça me fait mal, plutôt comme ça : regarde… »

Un couple de femmes se regarde amoureusement

Source : Mahrael Boutros

 

Comment dire « non » avec votre corps ? – 4 comportements graduels

Si parler est difficile, rien ne vous empêcher d’exprimer votre refus avec votre corps !

  • 5 – Regardez Chéri-e droit dans les yeux et tournez votre tête de gauche à droite ;
  • 6 – Saisissez le poignet de Chéri-e, serrez-le fortement et éloignez-le de la zone s’il-elle vous touche quelque part et que vous n’en avez pas envie ;
  • 7 – Serrez vos cuisses ou protégez votre sexe avec votre main (c’est assez clair comme message normalement), c’est mieux si vous pouvez dire verbalement que vous n’avez pas envie, mais si vous n’y arrivez pas, ce n’est pas grave, le geste est suffisamment explicite en soi ;
  • 8 – Quittez la pièce si Chéri-e ne comprend toujours pas, . Je vous autorise à « casser » le moment, de toutes façons vous ne cassez rien ! C’était nul. Votre consentement n’était pas respecté donc vous n’avez rien à faire avec cette personne. Partir est encore le plus radical. Si vous ne pouvez pas sortir dehors, allez dans les toilettes.

Une fois, j’ai quitté à 3h du matin la maison d’un homme qui refusait de comprendre que je voulais seulement l’embrasser. J’avais déjà dit non plusieurs fois, et partir a été la solution la plus simple pour sortir de cette situation que je ne désirais pas.

Un homme dit non en tendant la main en avant et en tournant la tête

Source : Ian Espinosa

 

3 techniques de sioux pour apprendre à dire « non » même si ce n’est pas dans votre nature

Les conseils que je donne plus haut sont des petites astuces. Si vous avez de réelles difficultés à exprimer un refus, je vous propose de faire les exercices suivants (que j’ai moi-même expérimentés) :

  • 9 – Faites une « méditation active » sur le « non » : tous les jours pendant 21 jours, prévoyez 10 minutes pendant lesquelles vous répétez avec force « Non ! Non ! Non ! … », les 21 jours suivants, répétez des phrases plus complexes : « Non ! J’ai dit non ! Tu as compris ? J’ai dit non ! Si tu continues, c’est mon poing dans ta gueule ». Ce sont mes professeurs de tantra qui m’ont enseigné cet exercice. La première fois que je l’ai fait, je tremblais et transpirais de tout mon corps. Plus difficile que ça n’en a l’air !
  • 10 – Entraînez-vous à dire « non » pour de petites décisions du quotidien. Par exemple, refusez la baguette de pain que vous donne le boulanger et demandez-en une moins cuite (une fois qu’il a déjà emballé la première baguette) (exercice tiré du livre « Les dieux voyagent toujours incognito »)

Un lapin s'est lancé un défi - exercice pour travailler le consentement

« RÉALISEZ DES PETITS DÉFIS CHAQUE JOUR » (Source : Alex Noriega)

Les clubs libertins peuvent aussi s’avérer de bons lieux d’entraînement pour dire « non ». Quand on est une femme, on reçoit beaucoup de propositions, ce sont plein d’opportunités d’exprimer un refus. Et dans ces lieux il est facile de dire « non » car le consentement y est absolument respecté. Il n’y a pas d’ambiguïtés comme avec un date à l’extérieur. Bon, je vous conseille plutôt d’aller dans un club parce que vous avez envie de découvrir le milieu libertin plutôt que pour travailler votre « non », mais vous pouvez faire d’une pierre deux coups^^

  • 11 – Répétez tous les jours les mantras « J’ai de la valeur » « J’ai autant de valeur que n’importe qui » « J’ai le droit de décevoir »

Femme afro qui sourit et qui est heureuse car elle sait dire non

Source : Eye for Ebony

 

Vous ne parvenez pas à dire « non » malgré toutes ces astuces ?

Si les astuces citées plus haut ne suffisent pas, je vous invite à vous poser les questions suivantes :

  • Pour vous, c’est inenvisageable d’exprimer votre refus car vous n’en valez pas la peine ? => Si oui, vous souffrez probablement de soucis d’estime de vous (les origines peuvent être multiples). Vous pouvez suivre un stage de développement personnel ou de confiance en soi, cela vous aidera. Vous pouvez également suivre une psychothérapie, qui vous permettra potentiellement d’identifier les raisons de votre mal-être. D’autres outils existent aussi : hypnose, reconnexion énergétique, EFT.

 

Et vous ? Qu’est-ce qui vous empêche de dire « non » ?

 

💕 Love 💕

Morgane Z.

« L’épanouissement sexuel loin des normes »

 

Tous mes articles sont à but éducatif et n’ont en aucun cas pour but d’inciter à la haine ou de détériorer l’image d’une quelconque communauté. Si vous vous sentez vexé-e-s, sachez que ce n’était pas mon intention.

 

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Ressources bibliographiques par ordre d’utilisation dans le texte :

=> Histoire d’un homme qui accepte de ne pas se suicider en échange de l’engagement à faire tout ce que son « sauveur » lui demandera (roman véhiculant des messages de développement personnel).

=> Explication du phénomène psychologique de dépendance affective, avec de très nombreux témoignages pour comprendre concrètement en quoi ça consiste.

=> Livret d’exercices pour reprendre confiance en soi, identifier les raisons de sa dépendance affective et parvenir à plus d’autonomie affective. Ce livret m’a personnellement beaucoup dans mon chemin de reconstruction avec ma relation toxique avec un pervers narcissique.

=> Prendre conscience de ses propres émotions et les exprimer à son entourage.

 

Crédits photographiques et dessins par ordre d’apparition :