Dans cet article, je vous fait part de mon coup de gueule sur la vision dépréciative d’avoir pour passion la sexualité, et ensuite je vous explique pourquoi c’est ma passion à moi, et comment est né mon projet d’en vivre. Il complète la page « Qui suis-je ? » et l’article « Pourquoi « Du bruit sous la couette » ? » de mon blog.
Coup de gueule !
Voilà ce qui se passe 9 fois sur 10 quand je parle de mon blog à quelqu’un qui ne connaissait pas mon projet :
[ silence étonné, suivi d’un penchement de la tête avec sourcils froncés ]
– Ah d’accord, un blog sur la sexualité… Mais euuhhh [ grattage de tête ], pourquoi le sexe en fait ? Tu as une histoire particulière par rapport à ça ?
Parfois il s’agit d’une question sincère et bienveillante, avec pour motivation de connaître ce qui me passionne réellement, quels sont les domaines qui m’intéressent le plus, etc. Dans ce cas, je réponds passionnément à la question.
Mais souvent, à mon grand désespoir, j’ai remarqué qu’il s’agissait d’une question lourde de préjugés. Pour ce deuxième type de réaction, je me permets d’exprimer mon gros coup de gueule !!
- Pourquoi la sexualité ne pourrait pas être une passion comme les autres ? Je ferais un blog sur la peinture, ça ne dérangerait personne, mais être passionnée par le sexe, c’est forcément bizarre ! Mais pourquoi au juste ? Vous pouvez m’expliquer ? C’est un domaine passionnant qui recoupe psychologie, histoire personnelle, culture, intimité, santé, médecine, … J’ai toutes les raisons du monde de me passionner pour ce sujet !
- Doit-on forcément avoir un problème dans sa propre sexualité pour s’y intéresser de près ? Un journaliste de guerre peut être passionné par le sujet de guerre, cela ne signifie pas que lui-même a vécu une guerre dans sa jeunesse ! Et même si c’était le cas, qu’est-ce que ça peut bien faire ? Qui sur Terre peut se targuer d’aller parfaitement bien dans tous les domaines de sa vie ? S’intéresser aux domaines qui vont moins bien et en faire sa force est plutôt signe d’une grande capacité de remise en question, et de force mentale à mon avis.
- Pourquoi tenir un blog sexo serait forcément synonyme d’une sexualité totalement débridée ? A l’image du journaliste de guerre qui s’intéresse à la guerre sans avoir envie de la vivre, il est possible de s’intéresser à différentes formes de sexualité simplement car les enjeux et la psychologie autour y sont passionnantes. Un médecin n’a pas forcément connu toutes les maladies qu’il diagnostique au quotidien… Bin c’est pareil pour une blogueuse sexo ! Et encore une fois : si c’était le cas, qu’est-ce que ça peut bien faire ? Chacun-e sa vie, non ? Sinon, c’est juste du slut-shaming. Du moment que mes conseils vous aident, la vie que je mène n’a aucune importance…
Pour moi, on devrait tous et toutes être libres d’avoir les passions qu’on veut, sans subir les idées reçues du domaine en question…
Maintenant que j’ai lâché mon coup de gueule 🙂 je vais vous expliquer pourquoi moi je me passionne pour la sexualité et comment j’en suis venue au projet de gagner ma vie dans la sexo-thérapie un jour.
Ce que je trouve passionnant dans la sexualité
Saviez-vous que le clitoris était l’homologue féminin du pénis ?
Le clitoris n’est pas juste le petit capuchon en haut de la vulve ! C’est un organe à part entière, qui mesure une dizaine de centimètres au total ! Tout comme le pénis, il possède des corps caverneux capables de se gonfler de sang. Ainsi, lorsqu’il y a excitation sexuelle ou stimulation, le clitoris se dilate… Et entre en érection ! Oui, les femmes aussi ont des érections. Mais comme le clitoris est majoritairement interne, ça ne se voit pas ! Tout comme les hommes, saviez-vous que les femmes pouvaient elles aussi souffrir de priapisme (érection qui ne retombe toujours pas après 4H sans stimulation ; source : Unger CA. et Walters MD, 2014) ? Pour moi, les découvertes scientifiques sur l’anatomie génitale et la sexualité sont absolument passionnantes !
Saviez-vous que certaines femmes simulent l’orgasme par « bienveillance » ?
Une étude scientifique (2015) a démontré que la première raison pour laquelle une femme hétéro simulerait un orgasme est d’améliorer l’expérience sexuelle de son partenaire masculin. Satisfait sous la couette, l’homme aurait ainsi moins de tentations d’aller voir ailleurs. Cependant, l’étude précise aussi qu’un homme se rendant compte du fake le prend aussi mal que s’il découvrait un adultère. C’est donc un jeu risqué (et néfaste à mon avis)…
De mon avis personnel, la simulation de l’orgasme féminin est un héritage direct de milliers d’années de patriarcat. Dans nos représentations inconscientes, l’homme a un rôle central dans la sexualité. La qualité du rapport dépendrait de son pénis, de sa performance et de sa satisfaction. Ainsi, il n’est pas rare d’entendre :
« Ça doit être dur à vivre pour le mec »
lorsqu’une femme explique qu’elle n’a jamais d’orgasme… Euhh ? Permettez-moi de rappeler que c’est surtout dur pour la femme ! C’est elle qui n’a pas d’orgasme dans l’histoire. C’est son absence de plaisir à ELLE qui devrait être mis en avant, pas l’égo blessé de son partenaire masculin. Pour moi (je le répète, il s’agit de mon opinion personnelle), cette mentalité phallo-centrée découle de notre histoire culturelle. Et je trouve le lien entre les enjeux de société et notre intimité sous la couette passionnant !
Saviez-vous qu’il était possible d’atteindre l’extase SANS stimulation génitale ?
C’est ce que nous prouve Barbara Carrelas dans son livre « Ecstasy is necessary : a practical guide » (je vous le recommande chaudement si vous lisez l’anglais). Au milieu d’autres astuces très intéressantes, Barbara explique une technique de respiration énergétique permettant d’atteindre l’orgasme. J’ai testé cette méthode avec un de mes ex-chéris (il se reconnaîtra) et je confirme que cela marche 🔥 Avec un petit peu d’entraînement, je suis vite parvenue à des états de plaisir orgasmique (j’ai pour habitude de concentrer mon attention sur le plaisir que je ressens plutôt que de déterminer si oui ou non j’ai eu un orgasme, voilà pourquoi je parle de « plaisir orgasmique » et non pas d’orgasme 😉 ). Dans le chapitre 10 de son livre « S=EX²: The Science of Sex« , Pere Estupinyà rassemble plusieurs raisons scientifiques pour tenter d’expliquer l’atteinte de l’orgasme par le pouvoir de l’esprit. Il évoque ainsi les effets de l’hyperventilation, du self control, de la méditation, du yoga et de l’effet placebo sur le plaisir sexuel induit par la méthode de Barbara. Lorsque j’ai découvert les capacités orgasmiques de mon corps, j’ai juste halluciné ! Encore une fois, je trouve ça épatant et passionnant !
Je pourrais continuer la liste des « Saviez-vous ? » sur la sexualité indéfiniment… Il y a tellement de choses à apprendre dans le domaine sexuel ! Dès que j’ai commencé à creuser le sujet, j’ai découvert que j’étais moi aussi dotée d’un « pénis », que la culture dans laquelle je baignais avait un impact direct sur mon intimité à moi (alors que je n’ai jamais eu la télé et que je n’écoute pas les infos), que je pouvais avoir des « orgasmes énergétiques » … Etudier la sexualité me conduit à étudier la psychologie, l’histoire, la notion de genres, l’anatomie, la physiologie, l’organisation de la société, l’éducation, … C’est tellement ouf !
Libérer le plaisir sexuel : ma mission de vie
Autant dans la vie en général j’ai toujours vécu avec un certain nombre de complexes et de difficultés… Autant sous la couette je n’ai jamais vraiment eu de soucis particuliers ou de complexes spécifiques.
Le sexe a toujours été un peu « mon » domaine : c’est là où je me sens bien, là où je m’exprime, là où je me sens « douée », imaginative, libérée… Des fois j’ai des petits complexes qui remontent (« Oups il doit voir mes bourrelets ! » « Mince je transpire pas un peu trop là ? »), mais ça ne dure jamais plus de quelques minutes, le plaisir reprend vite le dessus !! 🔥🔥 Quand je fais l’amour, je suis naturellement à fond dedans, j’aime ça, mon corps est secoué de sensations. Curieuse par nature, j’ai exploré différentes formes de pratiques et de sexualités, ce qui a encore augmenté mon aisance sous la couette. Je connais relativement bien mes goûts grâce à mes expérimentations, cela me permet d’avoir des relations sexuelles d’une qualité encore meilleure.
Je n’explique pas vraiment pourquoi je me sens si bien sous la couette. C’est comme ça. C’est une force naturelle que j’ai et que j’ai développée. La partager avec le plus grand nombre apparaît comme ma mission de vie. J’ai ainsi créé ce blog pour faire part de mes découvertes et ouvrir un espace de dialogue libre. Afin de vous aider de façon plus précise et approfondie, j’ai mûri le projet de transformer cette passion en métier. Au lieu d’avoir un job alimentaire et le blog à côté (comme c’est le cas actuellement), je souhaite développer une offre payante sur le blog. En plus de me permettre de consacrer tout mon temps au blog (car j’aurais lâché mon job), cela m’offrira la possibilité d’entretenir une relation plus étroite avec vous, et de vous apporter une aide personnalisée pour faire péter le feu sous votre couette ! 🔥
Au fond, il n’existe pas d’explication totalement rationnelle au pourquoi de ma passion pour le sexe. Je ne saurais pas l’expliquer avec des mots, c’est un ressenti, une intuition. Lorsque je me connecte à mon cœur et à mon moi profond, je discerne la sexualité comme l’évidence de ma vocation. Je sens que la raison de mon passage sur Terre est de contribuer à une libération sexuelle. Ma mission de vie est de vous aider à libérer votre plaisir sous la couette. Je le sais. Je le sens. On va le faire ensemble.
❤ Love ❤
Morgane Z.
L’épanouissement sexuel loin des normes.
Toutes mes publications sont à but éducatif et n’ont en aucun cas pour but d’inciter à la haine ou détériorer l’image d’une quelconque communauté. Si vous vous sentez vexé-e-s, sachez que ce n’était pas mon intention.
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Ressources bibliographiques (par ordre d’apparition dans le texte) :
- Article « Je veux comprendre le slut-shaming« , sur le site de Madmoizelle
- Article scientifique : Puppo V, Abdulcadir J, Abdulcadir D, Catania L. 2008. Embryology and anatomy of the female erectile organs. Poster Session: Proceedings of the 9th Congress of the European Federation of Sexology, Rome, Italy, April 13–17, 2008. Dans : Puppo V, 2013. Anatomy and Physiology of the Clitoris,Vestibular Bulbs, and Labia Minora With a Review of the Female Orgasm and the Prevention of Female Sexual Dysfunction. Clinical Anatomy 26:134–152 (2013)
- Site Clit’info par Odile Fillod => une mine d’infos sur le clitoris !
- Article scientifique : Unger CA and Walters MD. 2014. Female clitorial priapism: An over‐the‐counter option for management. J Sex Med 2014;11:2354‐2356
- Article scientifique : McCoy MG, Welling LLM and Shackelford TK. 2015. Development and Initial Psychometric Assessment of the Reasons for Pretending Orgasm Inventory. Evolutionary Psychology www.epjournal.net – 2015. 13(1): 129-139
- Enquête internationale sur les femmes et l’orgasme réalisée par l’IFOP => des chiffres choquants sur le plaisir féminin Français !
- Article « Simuler un orgasme – Pourquoi ce n’est pas une bonne idée« , sur le site de Madmoizelle
- Livre (en anglais) « Ecstasy is necessary : a practical guide » par Barbara Carrellas (2012) => plein d’astuces pour connaître plus de plaisir dans sa vie quotidienne
- Chapitre 10 : « Having an Orgasm with the Power of the Mind » du livre « S=EX²: The Science of Sex (English Edition) » par Pere Estupinyà (2016) => explications scientifiques possibles à l’orgasme obtenu par le « pouvoir » de l’esprit
Crédits photographiques (par ordre d’apparition dans le texte) :
- Photos de moi : mon ami le retardateur^^ ou mon smartphone en mode selfie
- Dessin scientifique du clitoris comparé au pénis : Puppo et al. 2008
- Femme en sous-vêtements : Adam Kontor (compte Pexels / compte Instagram)
Notez qu’on peut tenir un blog qui parle peinture ET sexualité !
Bravo, j’ai moi même une passion pour la sexualité.
Et il n’est pas toujours évident d’expliquer pourquoi cela nous anime.
Et l’incompréhension est une réaction souvent rencontré.
Coucou j’écris un livre sur ce domaine que tu aimes tant, tu veux bien le relire ou être coauteur ? S’il te plaît 💕
Coucou ! Je t’ai écrit un mail pour te répondre 😉
Bonjour Agathe.
J’ai un peu parcouru votre blog et j’aimerais communiqué en privé avec vous quant à une chose que vous désirez. Je préféré ne pas mettre mon adresse mail en commentaire pour concerver mon anonyma alors si le cœur vous en dit vous pouvez me répondre avec votre adresse mail, à moins que la mienne vous est communiquée en privée de par mon commentaire.