Le temps révolu de la pilule ?
Aujourd’hui, j’ai assisté à la conférence édifiante de Sabrina Debusquat sur la face cachée de la pilule contraceptive. Cette conférence a duré une heure, suivie de presque une heure de questions.
Cette journaliste scientifique indépendante a réalisé une enquête d’un an sur les effets de la pilule sur le corps. Pour mener son investigation, elle a compilé et lu toutes les études scientifiques publiées pendant les 30 dernières années. Son travail a été relu et validé par 7 spécialistes de la santé différents (gynécologues, toxicologues, médecins généralistes, …).
Elle a entrepris ce travail en adoptant une démarche scientifique : son but initial n’était pas de démontrer que la pilules était mauvaise pour la santé, mais bien d’enquêter pour voir si ce médicament avait des conséquences néfastes réels sur la santé ou non. Elle-même a pris la pilule pendant 10 ans, et vous pensez bien qu’elle aurait préféré conclure que la pilule était inoffensive pour les femmes la prenant plutôt que l’inverse !
Malheureusement, ses conclusions ne sont pas allées dans ce sens :
- non seulement la pilule a des effets secondaires indésirables,
- mais en plus, elle peut s’avérer mortelle pour les femmes (83 décès de Françaises par an dûs à la pilule),
- et être nocive pour la population toute entière !
Petit explicatif :
La pilule tue les femmes
C’est connu de la science et prouvé depuis de nombreuses années par des études scientifiques indépendantes : la pilule peut engendrer de nombreux effets secondaires indésirables sur les femmes la prenant. Entre autres :
Effets toxiques voire mortels ou avec des séquelles à vie :
- Accident thromboembolique artériel : infarctus du myocarde, AVC,
- Accident thromboembolique veineux : phlébite, embolie pulmonaire,
- Cancer du sein,
- Maladies auto-immunes,
- Infertilité.
Effets « bénins » mais quand même handicapant, reconnaissons-le :
- Baisse de libido attestée par 46% du total des 3616 femmes interrogées par Sabrina,
NON les femmes n’ont pas moins de désir que les hommes ! Elles prennent juste la pilule…
Morgane Z.
- Dépression,
- Migraines chroniques (les fameuses migraines des femmes)
- Prise de poids (qui peut gâcher la vie de certaines).
A la base, je me doutais bien que rajouter des hormones à celles déjà dans mon corps devait avoir quelques effets indésirables… C’est pour cela que j’ai changé de contraception il y a deux mois. Mais savoir que cela peut aller jusqu’à la mort m’a édifiée. Et ce n’est pas fini, cela touche même les personnes ne consommant pas la pilule :
La pilule nous affecte tous ! HOMMES et petits garçons compris
De par l’organisation du traitement de l’eau, en réalité nous prenons tous la pilule ! En effet, une partie des hormones ingérées par une femme sous pilule se retrouve dans ses urines. Après traitement en station d’épuration, ces hormones sont toujours présentes car non filtrées (voir légende de la figure), et elles sont absorbées par la population toute entière qui boit l’eau du robinet…
Les doses ingérées sont de l’ordre du dixième de nanogramme par litre d’eau. Mais ! En toxicologie, il est avéré que plus la dose de nano particules toxiques absorbée est faible, plus l’effet est fort…
Ainsi, on observe divers impacts négatifs sur le reste de la population ne consommant pourtant pas la pilule :
- Malformation congénitale des petits garçons (les bourses placées trop haut nécessitent une intervention chirurgicale pour les redescendre et éviter des problèmes d’infertilité plus tard),
- Féminisation des hommes (prise de graisse sur les hanches et les pectoraux, qui ne sont pas les zones physiologiques de prise de graisse masculine),
- …
- Et tous les autres risques cités plus haut pour les femmes sous pilule.
Quid des autres contraceptions hormonales ?
Toutes les méthodes contraceptives basées sur des hormones synthétiques ou naturelles (issues du soja par exemple) ont les conséquences sur la santé citées plus haut. Selon la dose et le type des hormones (œstrogène et/ou progestérone) présentes dans les moyens contraceptifs, les effets sont différents et plus ou moins élevés.
Ainsi, anneau vaginal à diffusion « locale » d’hormones, patch hormonal, stérilet hormonal, implant hormonal, … sont toutes des méthodes contraceptives présentant des risques possibles pour la santé.
Que faire ? Quelles solutions adopter ?
Avant toute chose : N’arrêtez PAS la pilule du jour au lendemain si vous la prenez. Laissez-vous le temps de prendre les bonnes solutions adaptées à vous.
En premier lieu, soyez conscientes des risques, et apprenez à reconnaître les signes avant-coureurs d’accident thromboembolique pour éviter le pire.
En second lieu, informez-vous : lisez le livre de Sabrina, consultez les études scientifiques indépendantes (sans conflits d’intérêts avec des firmes pharmaceutiques), et renseignez-vous sur les autres méthodes contraceptives sans hormones (n’oubliez pas de vérifier leurs effets secondaires) :
Barrières physiques :
- Préservatifs dits masculins,
- Préservatifs dits féminins,
- Diaphragme.
Barrières chimiques :
- Stérilet au cuivre,
- Spermicide.
Méthode dite naturelle : la symptothermie.
Cette méthode consiste à utiliser des barrières physiques ou chimiques (spermicide) pendant les 12 jours autour de l’ovulation. En dehors de cette période, le couple (ayant préalablement procédé aux tests de MST), peut faire l’amour sans aucune protection ni quelque moyen de contraception que ce soit. Cela est possible avec une très bonne connaissance de son corps grâce à des mesures journalières et à l’utilisation d’une machine fiable analysant ces mesures. Il existe des professionnel-le-s référent-e-s de cette méthode que je conseille de consulter pour s’assurer d’adopter la bonne démarche. Attention ! Les applications sur smartphone proposant de calculer le jour de l’ovulation ne sont pas fiables ! Consultez un-e professionnel-le qui vous indiquera les références de matériel de confiance.
Notez qu’il n’existe aucune solution contraceptive idéale : il s’agit d’un ensemble de compromis que l’on prend en fonction de sa vie personnelle et de ce que l’on est prêtes à faire pour se prémunir des grossesses non désirées.
En dernier lieu, une fois bien informées, vous pourrez prendre la décision d’arrêter la pilule et d’adopter une méthode contraceptive plus douce. Bon à savoir : Arrêter la pilule peut avoir des effets inattendus et nouveaux pour vous, comme la remontée en flèche de votre libido perdue. Certains médecins naturopathes sont formés pour accompagner l’arrêt de la pilule et notamment aider les femmes à gérer ces nouveaux désirs. Pour celles qui n’ont jamais connu de libido élevée (prise de pilule depuis leurs 13 ans pour l’acné), cela peut leur faire tout chose…
Association des victimes de la pilule
Florence Markarion était également présente à la conférence de Sabrina, et nous a présenté l’association AVEP. L’Association des Victimes d’Embolie Pulmonaire et AVC a été initialement créée par une famille suite au décès de leur fille de 17 ans.
L’association a pour but de (je cite leur site web) :
Sortir les victimes de leur isolement, faire valoir leurs droits et prévenir la multiplication des victimes d’accident thromboembolique artériel (infarctus du myocarde, AVC) ou veineux (phlébite, embolie pulmonaire) lors de la prise d’un contraceptif hormonal ou de Diane 35 et ses génériques.
Personnellement, je trouve leur site web assez violent, avec comme entête une bannière de photos défilantes des jeunes femmes décédées d’un accident sous pilule, accompagnées de leur noms et âges. Mais cela représente la réalité, qui est effectivement violente…
J’invite les familles de jeunes femmes décédées sous pilule, et les victimes « vivantes » souffrant de séquelles (pardon pour l’expression) à se rapprocher de cette association pour bénéficier du soutien dont elles ont besoin.
IMPORTANT : J’invite tout le monde à consulter la documentation de l’association pour apprendre à reconnaître les premiers signes d’accident thromboembolique. Si vous les identifiez sur une personne prenant la pilule, agissez immédiatement en l’emmenant aux urgences, et en précisant là-bas la prise de pilule, pour un diagnostic adapté.
Considérations féministes
Attention : Contrairement à l’idée reçue, remettre en question la pilule hormonale ne revient pas à remettre en question le droit des femmes à disposer de leur corps. Ce n’est pas une régression du droit des femmes.
Nous sommes tous et toutes d’accord pour affirmer que la pilule a permis une avancée révolutionnaire dans le droit des femmes. Elle a accompagné leur libération sexuelle (ainsi que de celle de toute personne ayant un utérus). Mais la science avance et on découvre que cette pilule ne nous veut pas que du bien…
Aujourd’hui, un homme qui veut se prémunir d’une grossesse ne met pas sa vie en jeu. Une femme si.
Sabrina Debusquat
Le nouvel enjeu des femmes n’est pas de revenir en arrière en rejetant en bloc la pilule, mais d’affiner les droits précédemment acquis. Il ne s’agit pas de réfuter l’idéologie (la contraception), mais le moyen utilisé (la pilule hormonale). En plus de rester maîtresses de nos corps en continuant à contrôler l’arrivée des grossesses, nous réclamons le droit de prendre soin de notre santé. Nous voulons efficacité ET santé.
M e r c i
J’ai appris plein de choses extrêmement intéressantes mais qui donnent aussi froid dans le dos lors de cette conférence. Sabrina est une excellente conférencière, son discours était passionnant. Je la remercie pour avoir eu le courage de mener cette enquête. Elle a frappé de plein fouet le tabou qui touche les conséquences néfastes inavouées de la pilule par peur d’une régression du droit des femmes. Elle a aussi ouvert la brèche concernant la libido des femmes… associées à des hystériques ou à des frigides, alors qu’il ne s’agirait que de réactions physiologiques à un médicament qu’elles prennent… On a besoin de personnes avant-gardistes comme elle qui prennent les sujets de société à bras le corps et nous font avancer.
Sabrina a donné cette conférence dans le cadre du salon Primevère, un salon qui présente des alternatives écologiques, avec tout un volet de conférences sur les thématiques d’actualité et enjeux de société. Il aborde également le bien-être, raison pour laquelle j’y suis dans le cadre du blog ! (Bien dans ma vie, Bien sous la couette !)
Sabrina est également animatrice à Radio France et créatrice du site Ça Se Saurait.fr, un blog plein d’infos utiles pour ceux qui veulent se sentir bien.
Vous avez un doute sur les propos tenus par Sabrina ? Venez directement lui en faire part sur cette page de son site, elle est ouverte au débat.
Et si on changeait de paradigme ?
En tant que blogueuse sexe, je ne peux m’empêcher de penser :
Et si on changeait tout simplement notre façon de faire l’amour ? Et si notre sexualité était moins phallo-centrée et que la pénétration avec éjaculation ne représentait pas le nec plus ultra d’une sexualité épanouie dans un couple hétérosexuel ?
La question de la contraception n’aurait même pas lieu d’être ! Pas de pénétration => pas de procréation possible !
Il existe plein de possibilités pour faire l’amour sans pénétration, et qui mènent tout autant à l’orgasme, créant même une connexion encore plus forte entre les partenaires. Voici quelques-unes des multiples possibilités :
- Massages tantriques,
- Massages spécifiques des zones érogènes (nécessite de faire des explorations sur la totalité du corps de votre partenaire pour connaître ses zones sensibles avant),
- Massages sans les mains, corps à corps,
- Faire l’amour avec le pénis faisant des vas et viens entre les cuisses (bien huilées) de la partenaire (effets garantis),
- Tout le panel des préliminaires,
- Pratique des orgasmes énergétiques à deux,
- …
Et vous ? Faîtes-vous l’expérience de différences dans votre corps suite à la prise ou à l’arrêt de la pilule ?
Love
Morgane Z.
Bien sous la couette, bien dans la vie
Tous mes articles sont à but éducatif et n’ont en aucun cas pour but d’inciter à la haine ou détériorer l’image d’une quelconque communauté. Si vous vous sentez vexé-e-s, sachez que ce n’était pas mon intention.
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Ressources
- Conférence « Le temps révolu de la pilule? » donnée par Sabrina Debusquat lors du salon Primevère 2018 à Eurexpo (Lyon).
- Site Internet Ça se saurait.fr
- Site de l’Association des Victimes d’Embolie Pulmonaire et AVC
Coucou Morgane,
Merci pour ton article très clair et complet.
J’ai arrêté de prendre la pilule, il y a 10 ans environ. Déjà parce que je l’oubliais très régulièrement, mais aussi parce que j’avais entendu dire que l’eau était pleine d’hormones. Je me disais que ce n’était pas anodin d’avaler la pilule, elle avait un impact sur l’environnement. Et même si je la supportais plutôt bien, je préférais retrouver mon horloge interne naturelle.
Ne plus prendre la pilule me permet de mieux connaitre mon corps et son rythme, et ainsi mieux le respecter.
Je vais essayer les astuces que tu évoques dans le « changement de paradigme ». J’espère que tu vas en développer quelques unes dans de prochains articles.
A bientôt, 😉
Merci à toi Nathalie d’avoir pris le temps de m’écrire ce gentil message. Merci également pour ton témoignage ♥ En effet, accepter le rythme naturel de son corps me semble essentiel pour se le réapproprier et tendre vers plus d’harmonie.
Sinon pour le moment je suis à fond sur la publication de témoignages (défi 21 témoignages en 21 jours). Mais oui, je compte développer les astuces pour faire l’amour sans pénétration dans de prochains articles, d’autant plus que c’est un sujet qui me tient à cœur 😉