[TÉMOIGNAGE#25] « Ma tétraplégie n’est pas un frein à ma sexualité ! »

Romain, 33 ans, pratique le handi-sexe…

  • Le quoi ?
  • Le sexe quand on est en situation de handicap, pardi !
Y a-t-il des personnes en situation de handicap parmi vous ? Accepteriez-vous de témoigner anonymement sur le blog ?

Source : Instagram

Vous l’avez compris : Romain vit une situation de handicap, mais cela ne l’empêche pas de faire l’amour ^^ Il a répondu positivement à mon appel à témoignages dans ma story Instagram (visible à droite). Il m’a dit ne pas avoir de tabou à ce sujet, je me suis donc permise de lui poser plein de questions indiscrètes pour donner de la visibilité aux personnes « handicapées » et casser le tabou sur leur sexualité (inexistante d’après certain-e-s). Voici notre échange :

 

Son handicap et les effets sur sa vie

Si j’analyse bien les photos de toi sur ton compte Instagram, tu es hémiplégique, c’est bien ça ? Une partie de ton corps (le bas) est paralysée avec aucun de tes muscles inférieurs ne répondant aux informations envoyées par les nerfs ?

Zoom sur les vertèbres C6 et C7 dans le rachis cervical

Vertèbres (ou rachis) cervicales. Source : U. Leone

Alors écoute, non je ne suis pas hémiplégique, l’hémiplégie est une paralysie latérale, immobilisant le côté gauche ou le côté droit. Me concernant je suis tétraplégique, c’est-à-dire que j’ai une atteinte des quatre membres. Effectivement, le bas de mon corps est paralysé, mais aussi une partie de mes bras, ainsi qu’une partie de mon buste. J’ai une fracture au niveau des vertèbres cervicales C6 et C7 avec une atteinte de la moelle épinière.

D’accord, donc tu es devenu tétraplégique suite à un accident avec atteinte de la moelle épinière ? Peux-tu me décrire rapidement le contexte de ton accident ?

Effectivement. J’ai eu un accident à ski, j’ai fait une collision puis trou noir avec réveil un jour plus tard à l’hôpital.

Ça a dû être un choc de se réveiller privé de la moitié de son corps… Comment tu l’as vécu et combien de temps il t’a fallu pour te « relever » et croquer la vie à pleines dents ? J’imagine aussi que la question de comment cette situation t’es arrivé revient souvent, comment prends-tu cette curiosité ? Je me demande si tu n’en as pas marre qu’on te pose toujours les mêmes questions ?

Pour être honnête je n’ai pas vraiment souvenir du choc que m’a provoqué la nouvelle… Je me souviens juste de m’être mis immédiatement dans ma nouvelle peau d’handicapé, même si le mot fait peur ou peut être mal jugé, je l’assume ! Donc je te disais, je me suis dit que c’était ainsi et qu’il fallait que je me batte le plus vite possible avec ce qu’il me restait de force pour redevenir autonome le plus vite possible et croquer la vie à pleines dents justement ! Bien sûr on me demande souvent ce qui m’est arrivé, ça ne me dérange absolument pas étant donné que la plupart du temps ce n’est pas de la curiosité mal placée mais plutôt de la bienveillance.

C’est génial d’avoir cet état d’esprit, je sens beaucoup d’énergie positive dans ta vision de la vie et cela se ressent dans tes photos également. Peux-tu me décrire rapidement ta vie actuelle par rapport à ton handicap : j’imagine que ton environnement est aménagé spécialement pour toi, peux-tu me décrire les aménagements majeurs de ta maison, ta voiture et autres ? (à moins que tu ne vives en établissement spécialisé ?) Sinon, question bête… Comment tu t’y prends pour sortir de ton lit le matin, pour te laver ? Pour vivre en fait ! Tu as les bras ultra musclés pour te soulever ? Est-ce que tu as des soins spécifiques, un suivi médical particulier en lien avec ton handicap ? Dans quoi travailles-tu et est-ce que ton poste a été aménagé pour te faciliter la vie ?

En fait ma vie est similaire à celle de Monsieur et Madame tout le monde… Je travaille, je m’occupe de ma fille, j’ai des activités diverses et variées, je sors j’ai des amis…  C’est juste qu’effectivement pour avoir la même vie que tout le monde j’ai besoin de quelques aménagements et adaptations, en ce qui concerne mon domicile et ma voiture, ils sont effectivement adaptés spécialement pour mon handicap. Ce qui est dommage, c’est que ça coûte énormément d’argent et que malheureusement on touche très peu pour ça… Il faut souvent se tourner vers des associations qui peuvent aider.

Sinon, pour vivre et bien je me débrouille quasiment tout seul, j’ai effectivement des soins infirmiers que je ne peux faire seul mais pour le reste je me débrouille… Alors non, figure-toi que je n’ai pas les bras ultra musclés tout simplement parce que certains muscles ne fonctionnent pas et qu’il n’est pas possible de les muscler. Pour le suivi médical, j’ai un médecin traitant comme tout le monde et quelques séances de kiné pour les étirements des jambes. En ce qui concerne mon travail je suis dans la fonction publique, et oui mon travail a été adapté en fonction de mon handicap, j’ai aussi des facilités horaires même si je travaille à 100 %.

Comment se passe ton insertion sociale : est-ce que tu constates un certain regard chez les gens que tu rencontres ? Est-ce que tu côtoies d’autres personnes handicapées pour la joie de te retrouver avec des gens qui te comprennent vraiment ou cela n’a pas d’importance pour toi ? Tu pratiques le handisport, peux-tu m’en parler un peu plus ? Tu fais de la compétition ?

Alors je suis plutôt quelqu’un de joviale et sociable donc je t’avoue que je n’ai jamais ressenti un regard négatif chez les gens… Au contraire je pense qu’on a le regard qu’on mérite, si tu inspires de la pitié il ne faut pas te plaindre que les gens te regardent ainsi ! Au contraire je regarde parfois le regard des gens… Mais je vois toujours de la bienveillance ou de la compassion… Mais jamais de la pitié ! C’est plutôt une fierté pour moi de prouver à tout le monde qu’on peut vivre normalement même en fauteuil. Alors oui je côtoie des personnes en situation de handicap mais également d’autres qui ne le sont pas… Sincèrement, pour moi tout ça ça n’a aucune importance : je ne pense pas qu’on ait besoin d’être en situation de handicap pour forcément comprendre les problèmes, il s’agit d’une ouverture d’esprit que l’on a ou pas !

Romain sur son vélo adapté pour les tétraplégiques

Source : Romain

Et oui je pratique le handisport, effectivement dans ce cadre je côtoie d’autres athlètes dans la même situation que moi ou avec d’autres handicaps… Le sport est une partie très importante de ma vie, il me permet de me dépasser, de me muscler, de me faire du bien au final ! Je fais de la compétition en France ou à l’étranger mais je ne suis pas professionnel.

 

 

 

Sa vie sexuelle

Maintenant qu’on connaît un peu mieux ta handi-vie, passons aux questions croustillantes ! Hé oui, n’en déplaise les idées reçues, le sexe fait partie intégrante de ta vie ! Tu m’as dit être célibataire en ce moment, est-ce que tu as des aventures amoureuses de temps en temps ou pas ?

Bien sûr ! Handicapé ou pas, on a tous des envies… Et le sexe fait partie intégrante de ma vie comme tout le monde ! Actuellement je suis célibataire oui, ça a été le cas pendant un moment par choix, j’ai eu des relations un peu plus sérieuses et d’autres un peu moins… mais toujours dans le respect de l’un et l’autre.

Cool, comme quoi le handicap n’est pas tant un frein que ça ! Et comment ça se passe au lit du coup ? Tu es totalement immobilisé du bas, y compris le sexe ou pas (j’imagine que non comme l’érection dépend d’un influx de sang et non d’un muscle) ?

Non ! Le handicap n’est pas du tout un frein, les envies sont là, elles peuvent être différentes en fonction du handicap bien sûr mais elles sont là ! Au lit ça se passe comme tout le monde… Bien sûr, en fonction du handicap il y a certaines restrictions “Kama-sutralement » parlant 😉 En ce qui concerne l’érection, il faut savoir que celle-ci peut être obtenue de deux manières, tout simplement par l’esprit, lorsque l’on pense à quelque chose qui nous excite le cerveau ordonne un afflux de sang au niveau du sexe, mais également mécaniquement, la masturbation par exemple emmène le sang au niveau du sexe et provoque l’érection. La première ne fonctionne plus forcément étant donnée qu’il n’y a plus de liaison entre le cerveau et en dessous de la lésion, mais la deuxième méthode fonctionne. Ensuite il faut savoir qu’en fonction du handicap et de chaque personne c’est totalement différent, mais là-dessus on peut tous se faire aider que ce soit par des sextoys (pompes aspirant le sang par exemple), des médicaments, et encore d’autres traitements qui permettent d’obtenir une érection efficace pour avoir un rapport. L’expérience compte aussi.

D’accord, j’imagine que tu dois être heureux que cette partie-là fonctionne ? comme Christian en témoigne dans le film « Touch me not »

La partie sexologie est effectivement quelque chose de très important dans la reconstruction après son accident, et on l’aborde également en rééducation afin de pouvoir avoir des rapports, chacun aborde les choses à sa manière… Me concernant j’ai décidé d’une certaine manière d’avoir une érection afin de garder la spontanéité du moment.

Et puis fort heureusement, il n’y a pas qu’avec son sexe qu’on donne du plaisir à une femme !

Là-dessus, on est totalement d’accord !

Est-ce que la partie inférieure de ton corps est sensible au toucher : les caresses, massages, contacts divers te procurent-ils des sensations ou pas du tout ? Est-ce que ton pénis a des sensibilités également ou pas ?

Là c’est pareil, d’une personne à l’autre ça diffère énormément, certains peuvent sentir, d’autres non… Personnellement, je n’ai pas de sensation directe au toucher, néanmoins je ressens les choses… C’est-à-dire qu’en fonction de la manière dont on me caresse, dont on me masse, de la manière avec laquelle on fait l’amour… Tout ça influe sur les sensations que l’on ressent !

Tu veux dire que tu n’as pas de sensations physiques, ou alors que tu es sensible (physiquement) à certains types de touchers mais pas à d’autres ?

Ou alors tu ressens l’affection apportée dans les mouvements, l’amour ambiant si je peux dire ça comme ça ? A ce moment-là, ton plaisir proviendrait plutôt de la contemplation du plaisir de ta partenaire, ou du fait de vous savoir unis à ce moment (plaisir plutôt d’ordre mental du coup) ?

Voilà mon plaisir est plus dans la contemplation, le fait de nous savoir unis exactement… Mais tout de même, si tu veux, je ne sens pas le toucher, mais par contre je ressens qu’on me fait quelque chose si c’est agréable. Et malgré tout la sensation que je ressens est plus importante pendant une sodomie par exemple puisque forcément mon sexe est plus à l’étroit.

D’accord, c’est pas binaire en fait. Ce n’est pas soit (1) tu as des sensations physiques, soit (2) tu n’as pas de sensations et du coup ton plaisir est plutôt d’ordre « cérébral », mais un peu des deux alors !

J’essaie de comprendre exactement ce qui se passe dans ta tête, pour avoir une véritable compréhension tu vois🙂

Je crois que c’est impossible de savoir ce qui se passe dans ma tête… C’est très compliqué à expliquer à quelqu’un qui n’est pas dans cette situation.

Oui c’est ce que je vois ^^

Je te pose maintenant la question un peu taboue à laquelle tout le monde pense sans oser se l’avouer : tu fais quoi exactement au lit du coup ? Est-ce que ta situation de handicap t’a poussé à pratiquer une sexualité différente du modèle basé sur la pénétration vaginale avec « domination » de l’homme (l’homme au-dessus et toutes ces idées reçues) ? Peux-tu me décrire un peu les positions ? Qu’est-ce que tu préfères faire et que l’on te fasse ? As-tu des habitudes sexuelles, des positions fétiches (un peu comme le missionnaire et la levrette sont 2 incontournables chez les hétéros) ?

Déjà on est d’accord qu’il n’y a pas que le lit… Ensuite, en ce qui concerne les positions, bien sûr il faut s’adapter. Pour ma part, c’est sûr que j’ai appris à aimer que la femme « domine », mais ce n’est pas parce qu’elle est au-dessus pour parler grossièrement que c’est elle qui commande entièrement ce que l’on fait… Et puis je pense qu’en fonction du handicap, rien n’est impossible, je connais des potes en fauteuil qui arrivent très bien à faire la levrette par exemple. En fait, c’est comme dans la vie on s’adapte et on apprend à faire ce qu’il faut pour prendre du plaisir… Après tout, c’est bien le plus important : prendre du plaisir. Peu importe le nombre de positions que l’on peut faire !

Personnellement je n’ai pas de préférence, moi ce que j’aime c’est la complicité qu’on peut avoir pendant l’acte et le plaisir que je peux procurer.

Penses-tu que faire l’amour te fatigue plus qu’une personne complètement « valide » ?

Là ça va être la partie drôle… C’est tout l’inverse, c’est bien souvent ma partenaire qui est épuisée !

Quelle place a la sexualité dans ta vie ? Est-elle nécessaire à ton épanouissement personnel et à ton bien-être ou alors tu pourrais t’en passer ?

C’est un double sentiment :

  • D’un côté je suis quelqu’un qui aime le sexe, j’en ai besoin j’aime ça…
  • Mais d’un autre côté, il y a des périodes où mes pensées sont totalement orientées vers autre chose et donc étant célibataire ce n’est pas quelque chose qui va me frustrer si je n’en fais pas.

Par contre j’avoue que je serai incapable de m’en passer.

Sinon, lorsque tu es célibataire comme en ce moment, est-ce que tu pratiques l’auto-sexualité (en d’autres termes : la masturbation) ? Quels mouvements ? Qu’est-ce qui te fait jouir (surtout dans le cas où tu as une absence de sensibilité dans le pénis) ?

Et bien non, comme tu l’a dit, n’ayant pas vraiment de sensations au toucher, je ne ressens pas spécialement l’envie de me masturber, je préfère me préserver pour lorsque j’ai un rapport avec une femme…  Le plaisir n’est pas le même, la satisfaction est totalement différente.

 

Sa vie amoureuse

Pour terminer, parlons un peu d’amour… « Handicapé » certes, mais pas étranger de l’Amour ! Tu es actuellement célibataire mais tu as une fille, j’imagine donc que tu as vécu une longue histoire d’amour ? Est-ce que votre histoire avait démarré avant ou après ton accident ? Quel impact a eu l’accident sur votre vie de couple ? (tu n’es pas obligé de répondre si ça te rappelle des souvenirs trop douloureux)

J’étais en couple avant mon accident (nous étions en bons termes), et cet accident nous a énormément liés… J’ai eu quelqu’un de très très proche à mes côtés pour me soutenir, mais nous étions séparés comme cela pouvait arriver dans n’importe quel couple. Même séparés, nous gardons un lien aujourd’hui, et nous nous entendons bien même si chacun refait sa vie de son côté.

Oki, et depuis votre séparation, comment se passent tes rencontres amoureuses ? Fais-tu des rencontres par Internet ? Si oui, à quel moment parles-tu de ta situation de handicap ? Quelle est la réaction des filles et est-ce que cela t’affecte ?

Je fais aussi bien des rencontres sur Internet que dans la réalité, même si l’hiver j’avoue je sors un peu moins car je souffre du froid. Lorsque c’est sur Internet j’aborde très rapidement mon handicap… Ce n’est pas quelque chose que je veux cacher, je préfère que les choses soient claires dès le départ. En ce qui concerne la réaction, soit je suis avec une femme ouverte d’esprit et intelligente pour qui ça ne change rien. Soit il arrive que la femme fasse semblant de s’en foutre mais très rapidement les discussions s’arrêtent… Ce n’est pas grave c’est qu’elle n’en valait pas la peine !

Tu as bien raison. As-tu l’impression que ta situation de handicap constitue un frein à ta vie affective ou un moteur ? (l’inverse peut être vrai, on sait jamais !)

Non pas du tout ! Ce n’est absolument pas un frein, je pense que je suis tout simplement plus exigeant avec le temps qui passe, je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas, mais ça je pense que c’est comme n’importe qui.

 

Le mot de la fin

As-tu un message à faire passer aux personnes « handicapées » et/ou à leurs proches qui suivent le blog ?

Et bien tout simplement, soyez vous-même ! Vous êtes beaux, n’ayez pas peur du regard des autres et sachez que dans le regard de beaucoup d’hommes et de femmes le fauteuil n’est pas un frein pour les rencontres, pour l’amour, pour les fantasmes…  Alors si quelqu’un vous plaît, n’ayez pas peur et foncez !!

 

 

Je remercie sincèrement Romain. Son témoignage donne de la visibilité aux personnes en situation de handicap et participe à casser l’idée reçue d’une sexualité inexistante dans leur vie. Ce sont avant tout des Hommes et des Femmes, avec des sensibilités diverses, des envies érotiques, des désirs sexuels. Comme tout le monde !

 

Vous aussi, vous êtes confronté-e-s de près ou de loin au handicap ? Partagez votre histoire dans les commentaires.

 

❤ Love ❤

Morgane Z.

« L’épanouissement sexuel loin des normes »

 

Note : Cet article est un témoignage : ce que dit Romain n’engage QUE Romain. Son histoire personnelle ne représente pas forcément l’histoire de chaque personne en situation de handicap. Nous sommes tous et toutes différent-e-s, et c’est justement ça qui est beau : la diversité. Si on était tous et toutes pareil-lle-s, ce serait d’un ennui à mourir !

 

En complément de ce témoignage, découvrez sur le blog :

 

Et voici quelques sites web intéressants à consulter :

 

0 820 03 33 33 : numéro de renseignement téléphonique pour les questions sur le handicap

 

Ce témoignage participe à mon défi blog (témoignage numéro 20/21) : Comme expliqué dans mon article vous l’annonçant, je recueille la parole de 21 abonné-e-s et les publie sur mon blog depuis le 16 Février 2018. Le défi initial était un par jour pendant 21 jours… Mais ! Engagée sur plusieurs projets en même temps, respecter ce délai n’a pas été possible ! Je publie quand même 21 témoignages, mais en plus de temps 🙂 Avec ces témoignages, j’espère permettre à chacun d’avoir une vision de la sexualité plus proche de la réalité que les stéréotypes qu’on nous sert dans les films et les médias mainstream. Apprenons les uns des autres dans le monde idéal des bisounours et des licornes ! 

 

Toutes mes publications sont à but éducatif et n’ont en aucun cas pour but d’inciter à la haine ou détériorer l’image d’une quelconque communauté. Si vous vous sentez vexé-e-s, sachez que ce n’était pas mon intention.

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