[TÉMOIGNAGE#24] Pourquoi cet homme a choisi l’abstinence

Ce témoignage a fait l’objet d’une polémique au sein de la communauté HP. Disons qu’il a jeté un pavé dans la mare des débats autour de la surdouance, du lien entre QI et HP, de l’existence ou non des HPE / HPI, du lien entre surdouance et hypersensibilité… Et en plus de remuer le débat, certaines personnes diagnostiquées HP ont été déçues de ne pas se reconnaître dans le témoignage d’Alfred, et elles n’ont pas apprécié le fait de relier les problèmes de communication d’Alfred à la particularité HPE dans laquelle il se reconnaît, plutôt que de les relier directement à son enfance difficile. Alfred n’étant pas diagnostiqué officiellement HPE (par une psy reconnue), il est néanmoins en droit de « se sentir » HPE (qui reste une théorie non prouvée). Cela lui permet de poser des mots sur son sentiment d’être atypique, et de le rassurer. Mais du coup, au lieu de parler de lui en tant que HPE, je préfère parler de lui en tant qu’Alfred, sans étiquette neuro-psychologique.

Avec son accord (voir copie de notre conversation juste après), j’ai modifié son témoignage en remplaçant les « nous les HPE » par des « moi Alfred je ». Ainsi, l’essence du témoignage est conservée, on peut découvrir l’histoire de vie particulière de cet homme sans l’associer à toutes les personnes HP de la Terre.

Je répète : Cet article est un témoignage : ce qui y est dit (dans les cadres rouges) n’engage QUE la personne qui témoigne. Cette personne a une vision des choses qui lui est propre, qui n’est pas représentative de l’ensemble des zèbres, et que je ne partage pas forcément. Je publie son témoignage dans le but de démontrer qu’en sexualité il n’existe aucune norme. Chacun-e a sa propre norme, et j’espère appuyer cette affirmation en vous faisant découvrir la norme des autres, qui est probablement différente de votre propre norme. Ainsi, zéro stress si votre sexualité ne colle pas au modèle que vous croyez être la norme (puisque de toute façon cette norme n’existe pas !). Décomplexez ! Lâchez prise ! Et ouvrez-vous aux mondes des autres…

 

Alfred, un homme de 48 ans, m’a contactée via Facebook pour me proposer son témoignage :

Bonjour, tout d’abord bravo pour votre initiative… En cette époque troublée, je trouve très courageux d’essayer de relancer du dialogue entre les personnes des deux sexes, car il faut bien le dire, ça craint!!!! 😣😣😣
Je suis un homme de 48 ans et je n’ai plus aucune libido ou activité sexuelle d’aucune sorte. Je ne m’en plains pas c’est mon choix… Mais, si vous le permettez, j’aimerais amener ma contribution à votre blog car j’ai eu la chance d’être marié, d’avoir eu quelques petites amies, et j’ai une particularité qui fait que je ressens ma sexualité différemment des personnes « normales ». Je me sens HPE (Haut Potentiel Emotionnel), autrement dit un « zèbre » comme ils disent en psychologie… Il est vrai que c’est un ressenti personnel et qu’il n’y a pas de diagnostic officiel. J’ai fait des tests sur Internet suite à des recherches sur l’hypersensibilité et la découverte des vidéos de Mme Hazan… Merci 😊

 

 

Mais c'est quoi un zèbre ? Haut Potentiel Emotionnel ou IntellectuelLa notion de Haut Potentiel

« Zèbre » est un terme adouci pour désigner une personne diagnostiquée Haut Potentiel (gifted en anglais). Je vais d’abord définir la notion de HP (Haut Potentiel) avant d’expliquer le pourquoi de la désignation « zèbre ». 

Les personnes HP se caractérisent par (entre autres) :

  • Des performances intellectuelles élevées (QI > 130) avec des réussites extrêmes dans un ou plusieurs domaines si l’environnement le permet,
  • Une forte créativité ;
  • Des particularités neurologiques avec des connexions neuronales atypiques : les HP analysent le monde au travers d’un système de pensées en arborescence (augmentant les connexions entre les neurones et ainsi la vitesse d’association et d’assimilation) ;
  • Des caractéristiques sensitives comme des hypersensibilités (cet aspect-là peut influencer la sexualité des personnes HP).

(interprétation de la définition de Sternberg et Subotnik reprise dans Enfants exceptionnels : précocité intellectuelle, haut potentiel et talent). Le QI est une condition nécessaire mais non suffisante pour identifier un HP. Un diagnostic de HP s’appuie donc sur des tests psychométriques (le WAIS-IV pour les adultes), des tests de personnalité, et un entretien clinique avec un-e psychologue spécialisé-e.

Une psy à la maison explique dans cette vidéo comment conclure qu’une personne est HP :

Ça, c’est la définition officielle, que vous soyez HP ou pas, vous restez tous des humains avec votre caractère, votre éducation, votre environnement, votre parcours de vie…

J’ai essayé de donner des explications claires pour les personnes qui ne connaissent pas le monde des HP. Après, chaque HP se réapproprie les définitions selon ses propres ressentis, sans parler des psys qui élaborent régulièrement de nouvelles théories… Si vous êtes vous-mêmes HP ou psy et que ma définition vous semble inexacte, je vous invite à m’envoyer un message perso pour m’aider à reformuler l’article de façon plus juste. Merci pour votre contribution 🙂

Pourquoi appeler les Hauts Potentiels des « zèbres » ?

Etre diagnostiqué-e HP est une étape cruciale dans son parcours de vie et d’épanouissement personnel. Cela leur fait à la fois du bien d’être « mis-e dans une case » et à la fois du mal :

  1.  Le diagnostic peut être vécu comme un soulagement : « j’ai toujours su que j’étais bizarre, mais en fait c’est normal si je suis bizarre, c’est juste que je suis HP ! » ;
  2. Ils ont enfin des explications à leurs modes de fonctionnement atypiques, et des recherches sur le sujet leur permettent de mieux comprendre leurs différences avec les neurotypiques (personnes typiques : non HP et ne présentant aucun trouble mental répertorié dans le DSM-5) et d’interagir plus facilement avec eux ;
  3. Mais être associé-e à la notion de « surdoué-e » peut être difficile à vivre. En effet, le terme « sur-doué » renvoie à « au-dessus des autres » ce qui est difficile à accepter pour un HP (notion très bien développée dans Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant de Christel Petitcollin). Les personnes HP peuvent ainsi rencontrer des difficultés à trouver leur place dans la société, leur entourage peut avoir du mal à comprendre pourquoi elles ne réussissent pas aussi bien qu’elles le devraient (puisqu’elles sont « surdouées »)…

Pour éviter les jugements et les incompréhensions, Jeanne SIAUD-FACCHIN, psychologue Française spécialiste du surdouement, a qualifié les personnes surdouées comme « zèbres » dans son livre best-seller (au sein de la communauté HP) « Trop intelligent pour être heureux ? ».  Appeler ces personnes des « zèbres » (qui sont des animaux atypiques avec leurs rayures si particulières) permet d’affirmer qu’elles sont spéciales tout en se détachant des a priori « surdoués » difficiles à vivre pour elles. Rayures de zèbre HPE HPI

 

Bonjour Alfred, merci pour ton message. Je serais heureuse de publier ton témoignage sur mon blog. Je connais plusieurs personnes avec des profils neurologiques atypiques, et ça me tient à cœur de publier quelques articles sur la sexualité des personnes avec ces profils inhabituels.
Pourrais tu me décrire tes particularités qui te font te sentir HPE ? 

Je vais essayer de faire court et précis… Je suis un HPE, pas un HPI [N.D.L.R. : explicatif plus bas]. J’ai une intelligence différente appelée intelligence émotionnelle.
Je possède une grande sensibilité qui me rend très réceptif aux émotions qui m’entourent. Cela me rend vulnérable. Ainsi, vivre en ville est parfois »handicapant » pour toutes les émotions négatives qui peuvent y circuler (ces émotions nous agressent en permanence). Au point de ne pas vouloir sortir de chez soi. Ce qui ne m’aide en rien, car les relations me sont nécessaires, comme tout un chacun, mais peuvent être source de mal-être tellement je suis une éponge. Comprends-tu ??
Comme autre particularité, j’ai une formidable intuition, qui permet d’aller au delà des apparences, mais qui bien souvent, n’est pas comprise par mes proches, moins réceptifs…
Mes relations sont souvent basées dessus et déroutent parfois certaines personnes qui ne comprennent pas… 
Bref, pas simple ma vie 🤣🤣🤣
HPE ou HPI : quelle différence ?

Il serait possible de caractériser plus finement les personnes à Haut Potentiel, en différenciant les Haut Potentiel Intellectuel d’un côté, et les Haut Potentiel Emotionnel de l’autre. La différenciation HPE / HPI au sein des HP est une théorie propre à Raymonde Hazan (psychanalyste elle-même HPE) qui permet d’inclure dans un groupe global toute personne hypersensible ou sujette a des problèmes de gestion d’émotions. Sa théorie n’a pas été prouvée et est décriée par certaines personnes. Je l’expose ici car Alfred se l’est appropriée et il me semble juste d’expliquer de quoi il parle, mais je ne dis pas qu’elle est juste, c’est UNE théorie.

Le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) se nourrit d’abord d’informations intellectuelles, alors que le Haut Potentiel Emotionnel (HPE) ne fonctionne qu’avec son émotionnel. Le HPE est constamment soumis à une foule d’émotions qui le submergent. Il ne peut faire fonctionner son intelligence que si le terrain émotif est maintenu en stabilité.
Raymonde Hazan explique clairement les différences entre ces profils atypiques dans cette vidéo :

Rayure de zèbre HPE

 

 

Est-ce que tu estimes que tes particularités neurologiques ont un quelconque effet sur ta sexualité ? Si oui lesquels ?

Oui mes particularités impactent ma sexualité.
Un simple toucher peut être source d’un bonheur incommensurable comme d’un rejet parfois incompréhensible pour le partenaire sexuel…

Oui, je comprends bien, étant moi aussi diagnostiquée hypersensible (mais chutt c’est un secret !). Et comment ça se passait dans tes relations amoureuses du coup ?

Dans la plupart de mes relations amoureuses je donne beaucoup…. Je suis tellement heureux quand je rencontre quelqu’un, que je me donne sans compter… Et souvent on m’a reproché d’être trop love
Pour le sexe, que j’adorais, je suis souvent déçu du peu d’investissement de la part des femmes, qui attendent le plus souvent qu’on les satisfassent, comme si c’était un dû, alors que j’ai appris à avoir une complicité, très ludique et basée sur le ressenti de l’autre…. Mais je pense n’avoir pas su faire les bons choix…. Ma sensibilité accrue ne me permet pas d’avoir des rapports sexuels sans affects, sans émotions et il m’arrive souvent de ne plus supporter le moindre contact physique tellement ma sensibilité est développée.. Peut être que j’en attends trop mais par exemple la baise par rapport à faire l’amour ne me convient pas…. Sauf peut être si ma partenaire sais me mettre à l’aise…. Car aujourd’hui le sexe m’ennuie… Malheureusement 😏

Je me considère plutôt comme un homme ayant une sensibilité de femme si tu vois ce que je veux dire…

Je vois (même si je n’adhère pas à ce stéréotype de genre !), et comment ta sensibilité se manifeste lorsque tu fais l’amour ?

Des préliminaires très longs souvent, comme une prise de contact nécessaire pour préparer la suite, beaucoup de caresses et de baisers, et laisser monter le désir. Le sexe est un langage qui se passe de mots quand les 2 partenaires jouent le jeu.. Cela pouvait être très débridé aussi, si l’autre est joueuse. Mais cela dépend des goûts de chacun
Aujourd’hui tremblements et angoisse ne me permettent plus de jouer 🤣🤣🤣🤣

Il te faut du temps pour prendre contact avec le corps de l’autre c’est ça ?

Oui…. Et la peur m’empêche de m’exprimer.

Si tu ne prends pas ce temps de rencontre, tu te bloques ?

Oui…. Il me faut un vrai désir. Le plaisir n’est pas forcément au rdv sinon. Mes pulsions sexuelles marchent avec l’émotion. L’un ne peut pas aller sans l’autre… Je fais l’amour avec mon émotion… C’est bien le problème. Je ne peux pas tricher.

Pour toi c’est un problème ? je pense que c’est une qualité de faire l’amour avec émotion

Tout dépend de ce que veut l’autre… On n’est pas toujours en adéquation…. Surtout aujourd’hui où l’égoïsme dirige beaucoup nos actes. La sexualité devrait être épanouissante. Et pas source de frustration ou de malaise.

Là-dessus, on est tout à fait d’accord !

Dans le sexe c’est l’autre qui devrait nous inspirer, et non pas nos propres attentes. Le fait d’être replié sur soi nous empêche d’atteindre le vrai plaisir que procure le sexe..

Je pense qu’il est quand même important d’être en contact avec soi-même, pas être uniquement présent à l’autre. Être bien avec soi permet d’offrir sa présence à l’autre

Oui mais le sexe est bon également parce qu’on s’oublie dans l’autre. On débranche. Pour se focaliser sur l’autre.. Il ne faudrait pas oublier que le sexe est aussi une manière de séduire et de se faire aimer…

Tout à fait 🙂

Tu as dit « Un simple toucher peut également être source d’un bonheur incommensurable comme d’un rejet parfois incompréhensible de la part du partenaire sexuel… » Peux-tu me donner un exemple de toucher qui te procure du bonheur, et un (ou plusieurs) exemples de toucher qui te donnent une réaction de rejet stp ?

C’est dans l’art et la manière de faire…
Une femme qui me touche avec douceur et respect ( bien que le mot soit peut être un peu excessif) aura plus de chance que je la désire. Je les trouve maladroites aujourd’hui… Le sexe d’un homme est la quintessence de ce dernier… Mais trop souvent les femmes n’osent pas dire qu’elles ne savent pas faire. Et au lieu d’intégrer leur partenaire à la caresse, elles sont brutales et font souvent mal…. L’ironie c’est que c’est souvent la même chose pour les hommes 🤣🤣🤣

Le mode d’emploi d’un homme ou d’une femme n’est pas inscrit sur son corps…. Le dialogue est nécessaire et utile.

En gros tu es très sensible positivement aux caresses, et tu ne supportes pas les touchers brutaux ?

Oui. Pas dans l’apprivoisement de l’autre au départ.

Sensible au point d’avoir un orgasme uniquement par le toucher ?

Non impossible. Mais ma sensibilité demande plus d’attention. Et ne peut se contenter d’un orgasme basique.

Par orgasme basique tu entends orgasme éjaculatoire ? Pour toi l’orgasme éjaculatoire n’est pas le top ? Le mieux c’est les caresses sur tes zones sensibles ?

Oui… L’orgasme n’est que l’aboutissement du plaisir procuré par les multiples attentions. Sinon quelle différence y aurait-il entre faire l’amour et la masturbation par exemple ?

Et c’est quoi les caresses que tu préfères ?

Aucune en particulier…. Du moment que c’est fait avec un vrai désir de faire plaisir.Je sens la différence.

D’accord. Et comment se passaient tes relations amoureuses ? Qu’est-ce qui te posait problème avec tes partenaires (car tu m’as dit ne plus avoir de relation de quelque nature qu’elle soit, il a bien dû y avoir un problème) ? Elles étaient un peu trop brutales peut-être ?

Oui…. Ou n’avaient pas d’hygiène. Ce qui est très répulsif pour moi. C’est comme si tous mes sens étaient multipliés par 100.

Pas d’hygiène ? Je suis étonnée…

Manque d’éducation je pense.

Tabou à la française.

Elles ne se lavaient pas ? Je ne comprends pas. La plupart des filles que je connais sont plutôt pudiques, se lavent et s’épilent presque trop…

Tu ne te rends pas compte à quel point le Français est dégueulasse…. Et ce n’est pas une histoire de pouvoir d’achat…. Parole d’ancien ambulancier, aide-soignant et infirmier. 1 000 ans de Moyen-âge ne s’effacent pas comme ça 🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣 Alors imagine le sexe 😂😂😂😊😊

Tu sens très fortement les odeurs c’est ça ? Mais dans ce cas-là, as-tu déjà proposé à tes compagnes de vous laver ensemble avant l’amour ? ça me semble une solution simple ?

Oui mais souvent les rapports sexuels sont vite fait…. mal fait. D’où l’Art et la Manière 😎 D’où mon célibat… J’ai choisi de ne plus avoir de sexualité car ça devient trop problématique pour un plaisir pas toujours au rdv 😎

C’est fou… Qu’est-ce qui ta mené à ce choix ? Je suis moi-même hypersensible, et j’en informe mes partenaires sexuels. Je leur dis avant tout rendez-vous amoureux que je ne supporte pas le parfum (donc s’ils veulent me faire plaisir ils peuvent commencer par éviter d’en mettre !), puis juste avant l’acte j’explique précisément mes particularités (je ne supporte pas tel ou tel toucher, je peux trembler comme une feuille sous certains touchers « anodins », …). C’est assez simple au final. Je n’ai jamais rencontré personne qui n’a pas respecté mes sensibilités une fois qu’ils en étaient informés. Il ne me viendrait pas à l’idée d’arrêter toute sexualité parce que c’est un peu plus compliqué que pour les gens « normaux ». Il a dû t’arriver certains traumatismes pour prendre une décision aussi radicale…

Que s’est il passé dans ta vie ?

Famille de merde 😉
Ma mère est la dernière d’une fratrie de 6 filles… Qui a accouché sans être mariée. Et on m’a considéré comme un petit bâtard indigne de vivre. Du moins l’ai-je ressenti comme cela. De plus mes tantes n’ont trouvé rien de mieux que de faire payer à leurs enfants (que des garçons y compris moi), les souffrances infligées par le père (c’est-à-dire mon grand-père). Mon grand-père aimait se servir de la ceinture. Ils étaient très durs dans certaines familles avant.

Quant à moi, j’ai toujours voulu rattraper cela et aider des femmes en souffrance. Pour leur montrer que l’homme n’est pas forcément un salaud. Grosse erreur.

En gros tu as été éduqué avec l’idée que les hommes étaient des salauds avec les femmes, et ça t’a fait peur, tu t’es dit que tu ne serais jamais comme ça ?

Exact… Mais ça s’est retourné contre moi car ce n’est pas ce dont j’avais besoin 😏😏

Oui personne n’a besoin d’être terrorisé par son propre sexe.

Et alors, comment se sont passées tes expériences avec les femmes ?

J’avais une mauvaise image des femmes au départ. Les femmes de ma famille m’ont terrorisé. Elles me renvoyaient sans cesse une image négative de moi-même, elles ont conditionné l’enfant que j’étais à se méfier des autres femmes.
Mais j’ai réussi à surmonter cette méfiance et j’ai eu une première histoire (à 21 ans), qui s’est terminée au bout de 4 ans. Très agréable 😎 Elle voulait se marier et avoir des enfants, moi pas. Et après, avec ma croyance ancrée que les hommes sont des salauds, j’avais toujours un grand besoin de reconnaissance envers les femmes. Je voulais leur démontrer que ce n’était pas vrai. J‘ai cru pendant longtemps devoir réparer le mal que les hommes avaient fait. Et ça ne m’a pas permis d’être attiré par les bonnes personnes….

Ah d’accord. Malgré une première bonne expérience tes croyances acquises dans l’enfance t’ont rattrapé… Tu t’es mis en couple avec quel genre de personne du coup ?

Des femmes blessées et autoritaires..
Des femmes qui ressemblaient à celles qui m’avaient élevées….
Pour essayer de réparer..
😏

Non ce n’est pas idiot, on fait tous ça. On cherche notre père ou notre mère pendant longtemps (ou leur exact opposé !)…

Peut-être. Et du coup mes relations suivantes se sont toutes mal passées. Et avec ma sensibilité c’était encore pire. Je suis célibataire depuis Août 2016. Je n’éprouve aucun besoin de rencontrer quelqu’un. La solitude me va. La masturbation à petites doses aussi… Voilà 😎

 

Je remercie Alfred pour la confiance qu’il m’accordée en acceptant de témoigner sur le blog.  Merci !

Je suis heureuse de savoir qu’il a maintenant trouvé un équilibre et qu’il se sent bien dans sa vie. MAIS ! Je ne peux m’empêcher de rajouter quelques points :

  • Je trouve dommage de choisir l’abstinence parce que vos schémas psychologiques personnels vous entravent ;
  • Si vous aussi vous avez vécu une enfance difficile avec des conséquences négatives sur votre sexualité actuelle, sachez que vous avez le pouvoir de mettre un terme à vos croyances limitantes. Vous pouvez suivre des ateliers d’épanouissement sexuel, vous pouvez participer à des stages de développement personnel ou suivre une psychothérapie qui vous permettra de soigner les blessures de votre enfant intérieur…
  • C’est possible et à la portée de tous et toutes de trouver vos propres solutions à vos propres problèmes. Mais cela nécessite une prise de recul sur soi-même et des efforts. Qui valent le coup !

 

Note importante :

Cet article est un témoignage : ce qui y est dit ne concerne que la personne qui témoigne. A part les définitions de zèbre et HPE / HPI, tout le reste est purement personnel et ne représente que Alfred. Il a sa propre perception de la sexualité, qui est influencée par son côté HP évidemment, mais sa vision n’est pas représentative de tous les HP. Afred ne représente pas la « norme » des personnes à Haut Potentiel. Toutes les personnes diagnostiquées HP ont certes des similitudes neurologiques, mais elles restent toutes uniques. Ainsi, tous les HP ne choisissent pas l’abstinence ! Certains oui, et plein d’autres non 🙂 Une femme HP m’a d’ailleurs confié :

En tant que HP, nous sommes souvent curieux, ouverts et aimons aller dans une zone de non confort. Il s’agit souvent de relations fusionnelles et passionnées. 🙂 Ce qui nous amène souvent dans des relations qui sont enflammées.

Comme d’habitude, il n’existe AUCUNE norme dans AUCUN domaine. Un domaine va rassembler des personnes avec certaines particularités semblables, mais à part ces particularités, le reste de la personnalité peut être diamétralement opposé !

 

Et vous ? Avez-vous un témoignage intime sur votre sexualité à nous livrer ?

Laissez-moi votre témoignage en m’écrivant ici ou commentez directement cet article (plus bas). Merci !

 

❤ Love ❤

Morgane Z.

« Bien sous la couette, bien dans la vie »

 

Ce témoignage participe à mon défi blog (témoignage numéro 19/21) : Comme expliqué dans mon article vous l’annonçant, je recueille la parole de 21 abonné-e-s et les publie sur mon blog depuis le 16 Février 2018. Le défi initial était un par jour pendant 21 jours… Mais ! Engagée sur plusieurs projets en même temps, respecter ce délai n’a pas été possible ! Je publie quand même 21 témoignages, mais en plus de temps 🙂 Avec ces témoignages, j’espère permettre à chacun d’avoir une vision de la sexualité plus proche de la réalité que les stéréotypes qu’on nous sert dans les films et les médias mainstream. Apprenons les uns des autres dans le monde idéal des bisounours et des licornes ! 

N.D.L.R. = Note de la rédaction


Ressources bibliographiques :

  • Sternberg, R.J., & Subotnik, R.F. (2000). A multidimensional framework for synthesizing disparate issues in identifying, selecting, and serving gifted children. Dans K.A. Heller, F.J. Mönks, R.J.
  • Enfants exceptionnels : précocité intellectuelle, haut potentiel et talent de Caroff X., Guignard J-H., & Jilinska M. (2006)

Crédit photographique (par ordre d’apparition des photos dans l’article) : 

NB : la photo est une illustration et non une photo de la personne témoignant. Alfred est un pseudonyme afin de respecter l’anonymat du témoignant (voir ici les politiques juridiques du site).